Le choc de ce mercredi en Principauté entre l’AS Monaco et le Paris Saint-Germain est fortement attendu, et pour cause ! Le résultat pourrait relancer l’intérêt du championnat ou le condamner.
Cela ne fait pas longtemps qu’il est dans toutes les têtes et en même temps on se demande déjà si cela en vaut le coup. Pour commencer, cette rencontre de la 16e journée de Ligue 1 entre Monaco et Paris ne devait pas avoir lieu avant le premier week-end de janvier, mais le Trophée des champions a tout bousculé et précipité la reprogrammation de ce match à quelques jours de la trêve, au milieu d’un mois de décembre déjà surchargé pour les deux équipes, et en pleine semaine, comme pour mieux le placer sous silence. Une décision presque cohérente de la part de ceux qui dirigent le football français et contribuent à l’invisibiliser. Et en même temps, d’un point de vue sportif, le résultat de ce match pourrait avoir des conséquences néfastes sur l’intérêt de notre bonne vieille Ligue 1 championnat.
Chaque saison, l’espoir renaît : quel club va bien pouvoir aller concurrencer le PSG ? Dans les faits, aucun. Messi, Neymar, Mbappé… les départs progressifs des stars du club parisien ont nourri l’espoir de retrouver une L1 plus disputée, mais pour l’instant, Paris reste « intouchable », toujours invaincu en championnat sans se révéler particulièrement brillant ou impressionnant. Le problème est que peu d’équipes parviennent à suivre le rythme et que les « gros » ne font pas le poids dans les confrontations directes. Le champion de France en titre a ainsi surclassé Marseille (3-0) et Lyon (3-1) lors de cette phase aller et l’ASM pourrait très bien être la troisième victime des Parisiens ce mercredi. Après avoir réalisé un bon début de saison, Monaco est vite redescendu sur terre : « Personnellement je n’ai jamais évoqué le titre, nous n’en avons jamais parlé au club. Je rêverais évidemment de gagner un titre avec l’AS Monaco, mais il faut être réaliste », a commenté un Adi Hütter, un rien agacé.
C’est presque son homologue parisien, Luis Enrique, qui y croit le plus pour l’ASM : « Les différences dans un calendrier aussi intense ne sont pas définitives », a-t-il avancé modestement (ou avec condescendance ?), alors qu’un succès pourrait l’envoyer 10 points devant ses premiers poursuivants. On pourra évidemment regretter que pour la saison de son centenaire, l’AS Monaco n’ait pas cherché à être plus ambitieuse quand on sait qu’en 1997, 700e anniversaire de la famille Grimaldi, ou qu’en 2000, pour la dernière saison du XXe siècle, Jean-Louis Campora avait œuvré pour que le titre n’échappe pas à l’ASM sur ces deux années très spéciales. Mais en 2024, les carences de l’ASM sont trop criantes. L’équipe d’Hütter est bien trop dépendante de son capitaine Denis Zakaria, qui accumule les pépins physiques depuis deux mois et qui reste très incertain pour ce match, mais aussi d’un buteur plus régulier, alors que Breel Embolo et George Ilenikhena sont toujours à la peine. La blessure longue durée de Folarin Balogun n’arrange rien et il faudra désormais lui trouver un remplaçant.
Mais faut-il pour autant se résoudre à ne plus y croire ? Un succès monégasque pourrait remettre les Rouge et Blanc à quatre longueurs de Paris, réduire l’écart et augmenter sensiblement la pression. Marseillais, Lyonnais et autres en ont rêvé et tous s’y sont cassé les dents. Monaco peut-il vraiment faire mieux que ces équipes ? Ses résultats contre les gros ne prêtent guère à l’optimisme, battu par Marseille et Nice, et tenu en échec par Lille et Lens. La saison dernière, les Monégasques avaient pris une pilule (5-2) au Parc des Princes fin novembre et avaient compris quelle était leur véritable place, comme si un rêve un peu trop prononcé devait faire l’objet d’un châtiment sévère de la part du club qui fait sa loi en L1 depuis plus de dix ans. D’une certaine manière, pour les amoureux de l’AS Monaco comme pour ceux du football français, c’est un peu le match de la dernière chance qui se joue aujourd’hui.