Ce vendredi, l’AS Monaco affronte Toulouse pour confirmer sa victoire contre Reims et continuer à mettre la pression sur ses concurrents directs à la Ligue des champions, portée par le renouveau de son attaque.
L’AS Monaco a longtemps eu du mal à combler le vide laissé par le départ de Wissam Ben Yedder. Depuis le mois d’août, l’inefficacité du club de la Principauté face au but était un sujet délicat, voire préoccupant. Mais la figure de l’ancien Toulousain peut désormais rejoindre pour de bon la boîte à souvenirs dans laquelle a également été remisée la boîte à musique de la vieille rengaine. Car l’arrivée de Mika Biereth a changé la donne. L’attaquant danois n’est pas là depuis longtemps mais c’est comme s’il jouait à l’ASM depuis de nombreuses années. L’adaptation ? Pas un problème pour ce Danois élancé de 22 ans, déjà en train de pulvériser des records dans le championnat de France.
En inscrivant face à Reims (3-0) son troisième triplé de rang à domicile, le transfuge du Sturm Graz est devenu le joueur le plus rapide à atteindre les dix buts en Ligue 1 en sept rencontres, faisant encore plus fort que Zlatan Ibrahimovic. Et il s’est aussi tout de suite inscrit dans la lignée de l’un de ses illustres prédécesseurs sur le Rocher Delio Onnis, qui avait été le dernier Monégasque à planter trois triplés en une saison, lors de la saison 1975-1976. Si Monaco a connu des véritables tueurs dans la surface, assez racés, comme pouvaient l’être Onnis, David Trezeguet ou encore Radamel Falcao, Biereth a sans doute de quoi suivre leur trace, avec des caractéristiques différentes, mais un sens du but aussi aiguisé.
Une association prometteuse avec Embolo, en attendant Balogun
Si Monaco a surtout joué avec un seul attaquant de pointe cette saison, s’appuyant davantage sur sa pléthore de milieux offensifs, l’arrivée de Biereth peut changer la donne. Le 1er février dernier, après Auxerre et un premier triplé, son entraîneur Adi Hütter semblait avoir déjà relevé le potentiel de la paire formée avec Breel Embolo, qui a été testée en cours de match : « J’ai été impressionné par les combinaisons entre eux deux, ce sont des belles promesses pour le futur. » L’Autrichien a retenté le pari une semaine plus tard au Parc des Princes contre Paris, dès le coup d’envoi, mais sans la même réussite.
Nouvel essai face à Reims, vendredi dernier, cette fois plus concluant, avec un nouveau hat-trick pour le Danois et une bonne partition dans le jeu pour son compère suisse. De quoi ravir Hütter : « Ils se comprennent et se complètent bien. Breel aime protéger et remonter le ballon, et Mika peut profiter de ses mouvements.(…) Les deux font de bonnes choses, ils s’entendent bien pour le moment et Breel est important pour Mika en tant que second attaquant. » Si cette association permet à Biereth de briller, elle permet aussi de faire beaucoup de bien à Embolo, dont la responsabilité d’attaquant seul en pointe semblait trop lourde. Un cran plus bas, le Suisse retrouve des jambes et un jeu qui lui correspond davantage.
La curiosité poussera maintenant à voir la paire que Biereth pourra former avec Folarin Balogun. L’attaquant américain et lui se connaissent bien, pour avoir évolué ensemble dans les équipes de jeunes d’Arsenal, et un but a notamment tourné en boucle sur les réseaux sociaux récemment. Mais il faudra encore patienter, alors que Balogun est en reprise. Pour Hütter, en revanche, cela pourrait marcher : « Ce qui est certain, c’est que nous allons avoir de la qualité en plus dans ce secteur avec le retour de Balo’, car il a des qualités et un profil différents de ce que nous avons. »
Biereth met ses coéquipiers en valeur
Si on parle surtout des triplés de Biereth, il ne faut pas non plus oblitérer son sens du collectif, vu contre Auxerre. Généreux et altruiste, il avait distillé plusieurs offrandes qui auraient mérité de faire mouche. Takumi Minamino a bénéficié de l’une d’elles, contre Lille (1-2, le 22 février) : « Il m’a donné une sublime passe décisive et prouve qu’il ne sait pas seulement marquer, a loué le Japonais. Il peut en effet donner des passes décisives et créer de l’espace pour le numéro 10. C’est un joueur génial. C’est une personne au top qui montre qu’il sait se positionner dans la surface. C’est un vrai attaquant qui aide beaucoup l’équipe, c’est une bonne chose. »
Et c’est sans doute pour cette raison que celui qui doit être le plus heureux de l’arrivée de Biereth est certainement Caio Henrique. Le Brésilien, qui s’était franchement perdu au cours des derniers mois, était resté bloqué à une seule passe décisive entre septembre et février. Une anomalie statistique pour celui qui est un des meilleurs passeurs du club au XXIe siècle. Depuis un mois, il en a ajouté trois de plus, une pour chaque soir de triplé de Biereth, qu’il a trouvé à deux reprises, et sa qualité de centre a refait surface comme par magie. L’incantation ? On vous la donne en mille : « Mika Biereth ».