Passé par l’AS Monaco lors de la saison 2017-2018, Rachid Ghezzal ne garde pas un grand souvenir de sa relation avec Leonardo Jardim, ou plutôt de son absence de relation. Dans un entretien sur la chaîne YoutubeColinterview*, l’ailier formé à Lyon, qui évolue désormais au Besiktas, raconte également les conditions de son arrivée en Principauté : « *Je n’ai pas envie de quitter Lyon. Mais je suis dans ma dernière année de contrat et les négociations se passent mal jusqu’à ce que le président Aulas décide d’y mettre un terme.* »
C’est à la fin du mois d’août que l’AS Monaco se manifeste pour le recruter : « *À Monaco, Jardim souhaitait remplacer Bernardo Silva. C’est l’été où ils vendent Bernardo, Mbappé, Mendy, etc… Mais Monaco vient d’être champion et va jouer la Ligue des champions, donc on est plutôt dans ce que je recherche. Ce que je voulais, c’était rester à Lyon mais ça ne s’est pas fait, donc il fallait évoluer et c’est comme ça que j’arrive à Monaco.* »
« *Je ne sais pas ce qui passe par la tête de Jardim* »
Ghezzal estime que ses débuts sont plutôt encourageants, se montrant rapidement décisif : « *J’arrive et je fais une passe décisive pour Falcao sur mon premier match (contre Metz, 0-1) et je marque peu de temps après (lors de la 7e journée de Ligue 1 face à Lille, ndlr). Et puis d’un coup, plus rien. Je ne sais pas ce qui passe par la tête de Jardim. On joue à domicile contre Montpellier, juste avant de partir en trêve internationale. On gagne (1-0), je rentre, on prend un but (1-1). Je ne sais pas, peut-être qu’il avait décidé que c’était de ma faute. De là, je pars en sélection.* »
L’Algérien explique alors qu’au retour de la trêve, sa relation avec le technicien va subitement se détériorer : « *Quand je reviens, on joue contre Lyon. C’est le match que je veux absolument jouer et je sens dès le début de la semaine que le comportement du coach avait changé avec moi. Il était bizarre. Deux jours avant le match, je vais le voir pour lui demander s’il y a un problème. Il me dit que non, que je joue à la baballe, que je m’en fous, etc… Il donne le groupe du match et il me prend pas.* »
Ghezzal ne sera plus convoqué sur les deux semaines suivantes : « *Il m’écarte du groupe. C’est un choix fort. Le match que je voulais jouer, il ne me prend pas. À partir de ce moment-là, entre lui et moi, c’était terminé. Je ne peux pas jouer ou me battre pour une équipe ou un coach avec qui je n’ai pas de feeling. J’en parlais avec Sidibé et le team manager (Bernard Veronico, ndlr). On n’a jamais compris ce qu’il s’est passé avec lui. Du jour au lendemain, il m’a enterré.* »
Le coach portugais avait pourtant donné une explication sur sa mise à l’écart en conférence de presse : «J’ai eu une conversation avec Ghezzal. Il est techniquement très fort. Mais il lui manque des choses pour parvenir à un gros niveau. Un joueur avec ses qualités doit faire plus.» Un message qui n’était visiblement pas parvenu aux oreilles de Ghezzal.
Monaco et la « mafia » portugaise
L’international algérien ne restera qu’une seule saison en Principauté, où il disputera tout de même 35 rencontres, avec un temps de jeu moyen de 38 minutes. Mais le mal semblait finalement plus profond : « *Je pense que si ça se passe mal à Monaco, c’est aussi en partie parce que ce n’est pas ce que je voulais. Je n’avais connu que Lyon, qui était mon « chez moi ». J’arrive dans un nouvel environnement, il faut trouver un logement et ma femme accouche de ma fille un peu en urgence, c’est un peu compliqué de gérer tout ça. Et puis je sens que Monaco, c’est plus du tout comme Lyon. Je ne retrouve pas l’ambiance familiale, où on prend soin de toi. Là, c’est business. Tu viens, ils te font jouer, ils te vendent et le reste on s’en fiche. Et puis y avait déjà une petite « mafia » portugaise…* »
Un traitement de faveur dont aurait pu bénéficier Rony Lopes : « C’est l’année où Rony Lopes fait la saison de sa vie. Quand c’est comme ça, tu ne peux rien dire, donc tu t’assoies et tu attends. Tu sais que tu peux jouer et être meilleur mais le coach ne peut pas le sortir alors qu’il met but sur but.* » Et Monaco mettra rapidement Ghezzal dans sa liste d’indésirables : « *Monaco me dit qu’il ne compte plus sur moi et qu’il veut que je parte.* ». L’ancien Lyonnais rejoindra la Premier League et le Leicester de Claude Puel.
