Le comité exécutif de l’UEFA vient d’entériner le nouveau règlement du fair-play financier pour répondre à différents enjeux, notamment ceux liés à la crise sanitaire. Si jusqu’à présent, et depuis son instauration en 2010, le système exigeait un équilibre des comptes, avec une tolérance sur le déficit des clubs de 30 millions sur trois ans, ce déficit admis sera dorénavant doublé (60 millions d’euros) voire même triplé (90 millions d’euros) si le club en question est considéré comme « en bonne santé financière ».
Mais la principale nouveauté de ce fair-play financier revisité réside dans l’instauration d’un contrôle des coûts des clubs. À partir de la saison 2025-2026, un plafond à hauteur de 70% des revenus des clubs participant aux compétitions européennes devra être respecté. Cela comprend les salaires, mais aussi les indemnités de transferts et commissions d’agents. Et avec une échéance progressive (90% des revenus en 2023/2024, 80% pour 2024/2025).
On se souvient qu’en 2014, après des investissements en transferts pharaoniques (Falcao, James Rodriguez ou encore Joao Moutinho), l’ASM avait dû revoir sa copie, mettant un frein aux ambitions de son propriétaire russe, Dmitry Rybolovlev. Elle était notamment rentrée dans le rang en adoptant une politique de *trading* de joueurs, mais avait tout de même [tenté de la contourner](https://www.lequipe.fr/Football/Actualites/Football-leaks-comment-dmitri-rybolovlev-le-proprietaire-de-l-as-monaco-a-contourne-le-fair-play-financier-en-dissimulant-ses-subventions/956177), ce que l’UEFA avait sanctionné avec une amende de deux millions d’euros.
Alors que le club de la Principauté [lutte actuellement pour retrouver l’Europe](https://www.ladiagonale.net/news-1113-la-course-a-leurope-monaco-se-replace), on peut se demander ce que ce nouveau fair-play financier pourrait changer pour lui. Le déficit sur trois ans peut notamment être couvert par une garantie de l’actionnaire, et c’est une très bonne nouvelle car cela ne devrait pas être un problème pour Dmitry Rybolovlev. Quant au plafond de dépense à 70% des revenus, cela ne change pas fondamentalement l’équation pour l’ASM. C’est toujours sur ce point que le club asémiste accuse un retard important et difficile à combler malgré les efforts des dirigeants.
La somme de 80 millions d’euros allouée à l’ASM lors de [l’accord entre la LFP et le fond d’investissement CVC](https://www.ladiagonale.net/news-1070-accords-lfp-cvc-80-millions-deuros-pour-monaco) tombe à point nommé pour détendre quelque peu les cordons de la bourse monégasque. Mis bout à bout, tous ces éléments pourront offrir à l’ASM un peu plus de souplesse dans la gestion de ses comptes. Reste à savoir si cela donnera lieu à un investissement financier plus important encore de la part du président monégasque ou si cela peut modérer la politique de vente de joueurs en vigueur au club, sans toutefois la remettre fondamentalement en question. Vendre, mais plus à n’importe quel prix.