Dans un long entretien sur *Twitch* avec le streameur Zack Nani, Sonny Anderson est revenu sur sa carrière de joueur et notamment sur son passage à l’AS Monaco (1994-1997, *ndlr*). L’ancien buteur a avoué sans ambages avoir pris la grosse tête lors de sa première saison en Principauté : « *Je ne connaissais pas du tout la ville, juste le club, puisqu’on avait joué contre eux avec Marseille. Ma première saison a été très compliquée. J’avoue, j’ai pris la grosse tête. J’avais 23-24 ans, ce n’était pas le même public, pas le même jeu qu’à Marseille. J’ai pris la grosse tête et je pensais à me barrer du club. J’ai eu deux blessures : rupture de la voute plantaire, deux fois. Ça m’a mis un coup.* »
Le goleador révèle que le déclic est d’abord venu de ses proches : « *Mon frère, qui regardait mes matchs depuis le Brésil, me dit :* « Tu te prends pour qui ? Tu écartes les bras, tu râles après tout le monde. » *Ça m’a fait réfléchir, parce que ce n’était pas dans mes habitudes.* » Un message que le vestiaire s’est également chargé de lui faire passer : « *Gilles Grimandi, qui jouait avec moi, m’en a parlé :* « Sonny, tout le monde est en train de dire que tu te prends pour un autre. » *Je suis revenu aux bases. Plutôt que de rejeter la faute sur le club, les joueurs, etc, je me suis remis en question. C’était ma faute et c’était moi qui ne faisait pas le boulot.* »
Talentueux mais travailleur, Anderson a également livré deux anecdotes amusantes de son passage en Principauté, et notamment sur son entraîneur de l’époque, Jean Tigana : « *Il était assez sévère avec nous et il m’avait sorti de l’équipe parce que j’avais mangé un croissant. Il nous avait vu à la boulangerie avec Ali Benarbia en passant. J’arrive au centre d’entraînement, pas un mot. Le match suivant contre Montpellier, je suis sur le banc et je rentre sans marquer. Le match d’après, il me met titulaire et je marque deux buts. C’est là qu’il m’a dit :* « Si tu continues de manger des pains au chocolat, tu ne seras plus performant en match ». *Et là j’ai compris le message sur l’importance de la nutrition. Être professionnel, ce n’est pas juste faire ses entraînements et rentrer chez soi.* »
Cela ne l’empêchait pas de sortir avec ses coéquipiers de l’époque, et tout particulièrement la saison du titre en 1997 : « *Ce titre de champion était magnifique. On s’était dit en début de saison qu’il fallait qu’on gagne le championnat. Mais après, il faut mettre les ingrédients. Ce que je remarque dans chaque titre que j’ai gagné, c’est qu’on avait vraiment une équipe de potes, un groupe soudé. On mangeait tous les jours ensemble et on était presque tous les soirs au casino ensemble (rires). On faisait des choses, on avait une équipe de copains. Mais cela ne nous empêchait jamais d’être professionnels.* »
Et puis, après trois saisons de performances de haut niveau, Sonny Anderson a quitté le Rocher : « *J’étais en contact avec le Paris Saint-Germain. Campora voulait 80 millions de francs, sauf que je venais de prolonger avec Monaco et je ne voulais pas partir. Il avait demandé 80 millions en sachant que personne ne proposerait ça. Paris proposait 50 millions. Un jour, mon agent me laisse un message et me demande de le rejoindre au Café de Paris. Joan Gaspart, le vice président du FC Barcelone, était là et m’a dit que je signais chez eux parce qu’ils mettaient 180 millions de francs. Mais ma famille était bien, je venais d’avoir mon deuxième enfant, j’avais une belle vie à Monaco, mais pour faire progresser ma carrière, je devais aller à Barcelone.* »
L’entretien en intégralité à voir [ici](https://www.twitch.tv/videos/1470137955)