Dans le cadre de son interview accordée sur *Colinterview*, Ludovic Giuly a raconté une anecdote assez amusante sur la négociation des primes avec le président Svara pour les rencontres de Ligue des Champions : « *Personne ne croit en nous. On se dit que si on peut manger un peu, c’est sur ces matchs-là. On ne pouvait être que quatre pour aller voir le président. Le plus gros négociateur, c’était Julien Rodriguez, donc je l’ai fait venir pour qu’il lui rentre un peu dedans. On répète une mise en scène, où il s’énerve et je le calme.* »
Le moins que l’on puisse dire, c’est que Julien Rodriguez s’était montré très gourmand sur la prime, plus encore que son capitaine. Giuly enchaîne : « *Je leur dis :* “On va pas demander une prime de match mais une prime par point gagné. Si on fait 5000 balles par point, ça fait 15 000 balles le match.” *Rodriguez commence à gueuler :* “ Mais t’es un fou ! Ils ont pris des millions, avec les droits TV, c’est grâce à nous, je veux 10 000 balles le point”. *Je leur dis :* “Vous êtes des fous ! Si on gagne deux matchs, ça fait 60 000 euros. Ils vont jamais nous les donner.” »
Et le président de l’époque ne va pas manquer de s’étouffer en entendant les prétentions de la délégation de joueurs venue à sa rencontre, mais finit par accepter sur le principe, avant d’entendre la somme de 10 000 euros de la bouche de son capitaine : « *J’ai eu du mal à le dire*, avoue Giuly. *Et là le président se lève :* “Vous êtes inconscients, si ça se sait on est morts. On va ruiner le club.” *Je lui réponds :* “Vous croyez qu’on va faire douze points ? Président, regardez l’équipe qu’on a. Zéro matchs en Ligue des Champions. On fait le tirage, et avant le premier match, vous nous dîtes oui ou non.” »
Un tirage qui va donner un groupe assez relevé à l’AS Monaco avec La Corogne et Eindhoven, deux grosses références de leur championnat. Mais jusqu’au dernier moment, Giuly a négocié avec Pierre Svara : « *L’avant-veille, on était prêt à partir à Eindhoven et j’appelle le président :* “Comment on fait ? Là j’ai des mecs qui veulent pas partir, ça va faire un scandale. Ce serait la première équipe au monde qui va pas partir à causes des primes.” *Le président nous a fait signer la veille* », visiblement non sans avoir proféré quelques jurons. « *On a été des escrocs. On a volé tout le monde*, reprend Giuly, hilare. *Et on gagne le premier match. Regarde comme les mecs sont contents, sur le but de Nando à Eindhoven.* »
Pour voir l’interview en intégralité, cliquez [ici](https://youtu.be/plaBQzRv8sc)