La soirée de l’AS Monaco au Philips Stadion aura tourné au cauchemar. Alors que les Monégasques menaient au score en seconde période, ils ont fini par craquer et s’incliner en prolongation. Un scénario qui n’est pas sans rappeler la terrible désillusion de la saison dernière face au Shakhtar Dontesk. Avec une même conséquence, qui est que l’ASM disputera pour la deuxième année consécutive la Ligue Europa. Sauf qu’elle s’épargne un barrage pour prendre connaissance du verdict.
La feuille de match
Buts : Veerman (21e), Gutierrez (89e) et De Jong (109e) pour le PSV ; Maripan (58e) et Ben Yedder (69e) pour Monaco.
Avertissements : Til (7e), Sangaré (23e), Obispo (85e) et Ramalho (120e+1) pour le PSV ; Golovin (36e), Vanderson (78e), Matazo (89e) et Maripan (120e) pour Monaco.
PSV Eindhoven : Benitez – Mwene (Bakayoko, 77e), Teze, Obispo (Van Ginkel, 89e), Max (Oppegard, 77e) – Sangaré, Veerman (Branthwaite, 107e) – Saibari (Ramalho, 65e), Til (Gutierrez, 65e), Gakpo – de Jong.
AS Monaco : Nübel – Vanderson, Disasi, Maripan, Jakobs (C. Henrique, 53e) – Minamino (G. Martins, 68e), Fofana, Matazo (Jean Lucas, 106e), Golovin (Diatta, 53e) – Volland (Embolo, 46e), Ben Yedder (Diop, 82e).
Le match
On s’attendait à un match totalement différent, surtout si l’on décidait de se fier aux déclarations d’après-match du coach du PSV, Ruud van Nistelrooy, et pourtant la première mi-temps a ressemblé furieusement à celle de la semaine dernière. Les deux compositions alignées au coup d’envoi auraient pourtant dû nous mettre la puce à l’oreille, puisqu’elles étaient identiques en tous points, tant du côté de Monaco que du PSV, à celles du match aller. Philippe Clement a donc décidé de reconduire le même onze qui avait débuté la saison mardi, avec Jakobs sur le côté gauche, malgré le retour de Caio Henrique dans le groupe, et avec Golovin devant lui. Vanderson et Minamino se positionnaient à droite et Matazo refaisait équipe avec Fofana au milieu. Enfin, Volland, suspendu contre Strasbourg, était associé à Ben Yedder.
L’ASM a débuté cette rencontre avec les meilleures intentions possibles et s’est tout de suite créée de bonnes situations. En acculant le PSV et en poussant haut et fort, le bloc néerlandais s’est regroupé et a mis du temps à sortir de son camp. Du côté monégasque, on a essayé de combiner dans les petits espaces en redoublant les passes pour essayer de mettre du rythme et éviter dans le piège de la semaine dernière. Ne pas se faire endormir par la capacité du PSV à bien défendre et éviter de se faire surprendre en contre. Mais comme mardi dernier, le PSV a commencé à sortir autour de la 20e et cette fois, la sanction a été immédiate pour l’ASM. Là encore, le développement de l’action rappelle le but encaissé à l’aller, surtout que le buteur est identique, Veerman, à la réception d’un centre en retrait (21e). Monaco va avoir du mal à retrouver ses esprits, jusqu’à ce que Ben Yedder voie sa tentative détournée par Benitez (45+1).
Dos au mur, les Rouge et Blanc sont revenus encore plus fort en seconde période. Les occasions se sont multipliées sur le but de Benitez autour de la 50e et Monaco a accentué la pression. Comme à l’aller, l’ASM va tirer sa force des coups de pied arrêtés. Sur un bon coup-franc de Caio Henrique, rentré quelques minutes plus tôt, Maripan va trouver le poteau (54e). Il va en revanche pouvoir célébrer l’égalisation quelques minutes plus tard, suite à un coup de billard dans la surface (58e). Mais loin de se contenter de l’égalisation, l’équipe de Philippe Clement va enfoncer le clou. Diatta (61e) et Fofana (62e) vont s’essayer à la frappe, mais c’est de Ben Yedder que viendra la délivrance, auteur d’une superbe demi-volée filet opposé (69e).
On pense alors que Monaco a fait le plus dur et que tous ses efforts vont payer. En vain. Le PSV trouve des ressources et profite d’une fragilité que Monaco n’a décidément pas corrigé depuis la saison dernière. Contre Strasbourg, Philippe Clement indiquait un axe de progression sur la gestion des fins de match et il aura du travail sur ce point, puisque Monaco a cédé à la fin du temps réglementaire, devant Gutierrez (89e). Cette fois, la VAR ne viendra pas sauver les Asémistes, malgré un départ du ballon sur un coup-franc placé au mauvais endroit. Las, les Monégasques ont essayé de vite digérer la frustration pour repartir au combat. En prolongation, Embolo trouvait lui aussi les montants de la cage de Benitez (93e) et Diatta a tenté en première intention, sans la même réussite que contre Strasbourg (104e). Clinique, Eindhoven a eu le dernier mot sur un nouveau centre, repris victorieusement par de Jong (109e). Sur cet aspect du jeu, Clement aura aussi beaucoup de travail.
Le mener ne sera sans doute pas simple, puisqu’il faudra digérer la déception, une nouvelle fois. On pensait les Monégasques prêts à franchir cette étape et se rapprocher un peu plus de la compétition aux étoiles. Il n’en sera rien. Pire, l’ASM quitte la compétition encore plus tôt que la saison dernière. Ce n’est pas vraiment la définition de «faire mieux», comme l’espérait Mitchell, lorsqu’on lui posait la question des objectifs de saison. Monaco va devoir enfiler le bleu de chauffe avant de recevoir Rennes, car les Rouge et Blanc ont exposé des failles béantes sur l’aspect défensif. Les équipes de Ligue 1 les ont sans doute déjà disséquées. Mais elle devrait aussi faire beaucoup mieux sur le plan du réalisme. Avec 25 tirs et seulement sept cadrés, Monaco ne peut pas s’en satisfaire. «Poteau et barre de leur côté… Moi j’essaie de bien cadrer quand je fais une tête», a déclaré de Jong à la fin du match. Ou comment remuer encore un peu plus le couteau dans la plaie.
La déclaration
Philippe Clement : «Il ne faut pas qu’il y ait une déception comme celle de l’an dernier, parce qu’à cause de ça nous avons perdu trop de points en route en championnat. Avec ce trou d’air nous avons manqué la deuxième place et nous ne pouvons pas faire cette erreur une deuxième fois. Après ce match, il ne faut pas perdre la confiance ni l’envie.»
Photo :AS Monaco*
