Monaco sort d’un match abouti au Parc des Princes (1-1) lui permettant de se rassurer sur ses qualités. Malgré tout, l’urgence de points demeure. Face à une équipe troyenne inférieure sur le papier et qui n’a jamais gagné en Principauté de son histoire, Monaco se doit de prendre les trois points dans cette cinquième journée de Ligue 1, alors que le stade Louis-II attend encore de célébrer un succès des Rouge et Blanc.
Forme et enjeux
Contre toute attente, Monaco a été en mesure de contenir le PSG dans son antre, alors que ces derniers roulaient sur la concurrence depuis le début de la saison. Certes, tout n’a pas été parfait, notamment en seconde période lorsque Paris a su étirer le bloc asémiste, et la chance a aussi eu sa part d’importance dans le résultat de cette rencontre, avec trois poteaux qui ont sauvé Nübel. Mais dans le jeu, Monaco a opposé au Paris Saint-Germain un pressing haut et intense en première mi-temps, forçant son adversaire à beaucoup jouer dans son camp. Une tactique saluée par les observateurs, parmi lesquels Bruno Irles, l’entraineur de Troyes : «J’ai beaucoup aimé leur match au Parc. Ils ont mis de l’agressivité, un système en place et n’ont pas été sur le reculoir. J’ai aimé leur animation», a confié l’ancien Monégasque.
De son côté, Philippe Clement a apprécié de voir ses joueurs tenir tête à Paris, eux qui ont défié sans peur le champion en titre. Leur attitude et leur force mentale ont été soulignées par le Belge, surtout après le revers contre Lens : «Je n’étais pas content avec le carton rouge de Vanderson*, expliquait-il.Ce n’est pas contre lui mais ça vaut pour tous les joueurs lorsqu’il s’agit de gérer ses émotions. Cela concerne tout le monde». Mission accomplie, notamment pour Badiashile, coupable d’une passe latérale ratée et qui aurait pu causer plus de torts à son équipe. «Mais il n’a pas tergiversé après ça*, a rétorqué Clement.Avant, il pensait trop à ses erreurs mais il a évolué.» Si l’ASM a prouvé qu’elle avait du ressort face à l’une des meilleures équipes d’Europe, il ne faudra pas se relâcher au moment d’affronter Troyes, un adversaire en difficulté. Il sera essentiel de marquer son territoire d’entrée de jeu afin de se rendre la tâche plus facile.
Si l’une des clés contre Paris a été le changement de système avec un passage à une défense à trois, Clement n’a pas donné d’indice sur ce qu’il fera pour cette rencontre, se réservant ainsi la possibilité de surprendre son adversaire. Le Belge a loué la capacité d’adaptation de ses joueurs, pouvant passer d’un système à un autre et c’est mieux ainsi car il devra sans doute faire duturn-over*. Volland, dont l’absence est estimée à quatre semaines, ainsi que Boadu, sont blessés alors que Ben Yedder est dans le dur. Mais Troyes pourrait être la rencontre idéale pour lui permettre de se relancer, à condition de jouer. En conférence de presse, son entraîneur estimait qu’il ne pourrait pas enchainer tous les matchs, alors que le derby contre Nice se profile : «Être à 100% sur chaque action pendant les sept matchs qui arrivent, non il ne peut pas. Certains le peuvent mais lui n’est pas prêt pour ça.» Ben Yedder est en mal de buts comme Monaco est en mal de points. Il est temps d’y mettre un terme.
L’adversaire
Les temps sont difficiles à Troyes. Avant même que la saison ne démarre, Bruno Irles semblait fragilisé. Des tensions entre lui et son groupe avaient été révélées mais l’ancien formateur de l’AS Monaco a su garder la confiance de son président, au contraire des supporters qui n’en veulent plus. Une confiance qui est cependant mise à rude épreuve en ce début de saison. Les Troyens ont gardé leur compteur de points bloqué à zéro après les trois premières journées de Ligue 1 en ayant déjà encaissé dix buts, dont trois contre le promu Toulouse et quatre contre Lyon, et le fond de jeu entraperçu n’a pas vraiment plaidé pour lui.
L’entraîneur aubois est néanmoins convaincu que son message passe auprès du groupe et la victoire acquise contre Angers (3-1) le week-end dernier en est peut-être la démonstration. Image surprenante, Irles avait fait sa causerie directement dans le rond central, pour rendre plus positive la pression. L’ESTAC a pu compter sur le renfort de Rony Lopes, fraîchement arrivé (cf. ci-dessous), et s’est montrée très entreprenante dans le jeu, avec 25 tirs tentés, même s’ils ont rapidement été en supériorité numérique, avec l’expulsion de Batista Mendy.
Le joueur à surveiller
Rony Lopes (26 ans)
Le stade Louis-II, Rony Lopes le connaît bien, pour l’avoir fréquenté de 2015 à 2019, pendant sa période monégasque, entrecoupée d’un prêt à Lille d’un an et demi. Il y a fait trembler les filets à neuf reprises, toutes compétitions confondues, lorsqu’il a porté le maillot à la diagonale. La semaine dernière, le milieu offensif portugais s’est engagé avec Troyes et a disputé sa première rencontre contre Angers, au cours de laquelle il s’est déjà montré décisif, passeur sur le premier but de son équipe. Sur l’heure qu’il a disputée, il s’est montré à l’aise techniquement et dangereux pour les Angevins. Même si Bruno Irles, son entraîneur, ne lui a pas garanti qu’il jouerait la rencontre, on peut imaginer Rony Lopes très motivé à l’idée de retrouver son ancien club.
L’historique
Les confrontations en Ligue 1 entre Monaco et Troyes sont peu nombreuses et elles ont très régulièrement tourné à l’avantage du club de la Principauté. Sur les neuf oppositions entre les deux équipes, Monaco en a remporté sept et a concédé deux nuls. Les Troyens n’ont encore jamais réussi à s’imposer au Louis-II, même si les matchs des deux dernières années ont été plus disputés.
La saison dernière, Troyes avait posé des problèmes à l’AS Monaco, à l’aller comme au retour, ce qu’a reconnu Philippe Clement en conférence de presse. Si Monaco avait ouvert le score grâce à un beau coup-franc de Caio Henrique, les Troyens avaient joué avec une certaine assurance et s’étaient procurés de bonnes occasions avant d’égaliser. Mais Kevin Volland avait donné la victoire aux siens quelques secondes après son entrée en jeu.
Les cinq dernières confrontations en Ligue 1, au stade Louis-II
Saison 2021-2022 (31e journée) : 2-1
Saison 2017-2018 (17e journée) : 3-2
Saison 2015-2016 (27e journée) : 3-1
Saison 2006-2007 (31e journée) : 0-0
Saison 2005-2006 (26e journée) : 1-1
Les groupes
Le groupe monégasque
*Gardiens :Didillon, Lienard, Nübel.
*Défenseurs :Aguilar, Badiashile, C. Henrique, Disasi, Jakobs, Maripan, Sarr, Vanderson.
*Milieux :Akliouche, Camara, Diatta, Fofana, G. Martins, Golovin, J. Lucas, Magassa, Matazo.
*Attaquants :Ben Yedder, Embolo, Minamino.
Le groupe troyen
*Gardiens :Gallon, Moulin.
*Défenseurs :T. Baldé, Larouci, Palmer-Brown, Porozo, Rami, Salmier, Zoukrou.
*Milieux :Chavalerin, Dingomé, Kouamé, Lopes, Tardieu.
*Attaquants :M. Baldé, Yade, Odobert, Ripart, Ugbo.
La déclaration
Philippe Clement : «C’est une équipe qui nous a embêtés longtemps alors que nous étions dans notre bonne série. C’est une équipe bien organisée, à l’aise dans les transitions et sur les phases arrêtées. Leur entraîneur (Bruno Irles) a vécu une grande partie de sa vie ici, à Monaco et cela donne toujours quelque chose en plus. Nous sommes donc prévenus que ce sera dur contre Troyes.»