Dans un entretien accrodé à Nice-Matin, Breel Embolo a retracé son parcours et son arrivée à Monaco, pour disputer un championnat qu’il a « toujours bien aimé regarder ». L’international suisse, arrivé cet été en provenance du Borussia Mönchengladbach, a expliqué pourquoi il a fait le choix de rejoindre la Principauté : « J’ai pris la décision de changer de club pour sortir de ma zone de confort. J’ai fait six ans en Allemagne. J’avais besoin de nouveauté, de retrouver une certaine fraîcheur, me confronter à une autre concurrence. J’ai 25 ans, j’espère que le meilleur est à venir. Ce début de saison ne se passe pas trop mal (il sourit). Mes choix paient et je suis très heureux d’être ici. »
Pour autant, l’attaquant de la Nati ne se contente pas de ce qu’il a déjà pu montrer : « Je ne pense pas (être dans la meilleure forme de ma vie, ndlr). Le dire équivaudrait à me mettre des limites ou à être dans l’auto-satisfaction de ce qu’il vient de se passer ces dernières semaines. Ce serait un peu bête et naïf. » Pour continuer à progresser, Embolo se donne les moyens : « Quand je m’entraîne, je le fais pour moi, pas pour ma mère, le coach ou le directeur sportif. J’ai entendu qu’à Monaco il y a les yachts, la fête, mais il y a surtout un super centre d’entraînement, des conditions parfaites pour travailler et des gens qui font tout pour que vous vous sentiez à l’aise. »
« Avec Wissam, on a les mêmes idées »
Cela n’a pas suffit à aller en Ligue des Champions puisque Monaco a été éliminé par le PSV Eindhoven, une élimination « pas méritée » et « très dure à avaler » pour Embolo. Et le début de la saison a été mi-figue, mi raisin, même si Monaco a déjà commencé à redresser la barre : « Les matchs qu’on a perdus, on les a perdus à dix avec des décisions arbitrales difficiles à accepter. On sait qu’on peut faire plus, mais on n’a pas non plus raté nos débuts. Globalement on est sur une bonne lancée. On travaille dur, on a à cœur de construire quelque chose de fort collectivement. »
Embolo s’est globalement bien intégré au groupe : « Je suis proche de Malang (Sarr), Momo (Camara), Youssouf (Fofana), mais je m’entends très bien avec tout le monde, a-t-il précisé. C’est un vestiaire jeune, qui vit très bien. Nous les nouveaux, on a été super bien intégrés. » Et sa complicité avec Ben Yedder s’améliore avec le temps : « Avec Wiss, on joue le même poste, du coup à l’entraînement, on est souvent dans le même coin. On a les mêmes idées, on veut marquer. »
« Pas complètement un neuf »
Pourtant, ce poste d’attaquant n’a pas toujours été une évidence pour lui : « Je suis le premier à penser que je ne suis pas complètement un neuf. A 16-17 ans, ça m’est arrivé de jouer milieu défensif. Quand on me critique parce que je ne suis pas l’attaquant qu’on voudrait que je sois, je réponds que c’est normal au vu de mon parcours. La question de mon poste s’est beaucoup posée. Aucun coach n’était d’accord, a-t-il raconté en plaisantant. J’ai beaucoup appris de ces différentes expériences et je pense que c’est aussi ce qui fait ma force. ça m’aide sur le terrain dans les mouvements ou dans la façon d’appeler le ballon. »
Ce qui est certain, en revanche, c’est que les joueurs qui ont marqué Embolo dans sa jeunesse sont pour la plupart des attaquants : « Samuel Eto’o était l’idole de notre peuple. Grâce à lui, je me suis mis à kiffer le Barça. Il y a aussi Alexandre Song, Ronaldinho, R9 (Ronaldo), Zlatan Ibrahimovic. Aujourd’hui, je n’ai plus d’idoles mais plein de joueurs dont j’essaie de m’inspirer. Je regarde beaucoup de vidéos, j’essaie de piquer deux-trois trucs un peu partout. » Mais il s’inspire aussi de certains de ses coéquipiers Monaco : « Tu peux apprendre de tout le monde: le placement, la finition avec le pied gauche de Kevin (Volland), Wissam (Ben Yedder), Golovin… »