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Délocalisation, record,… : petites histoires à la turque

L’AS Monaco croise la route d’un club turc pour la sixième fois de son histoire. Avant cette double confrontation en Ligue Europa face à Trabzonspor, le club de la Principauté avait déjà ferraillé avec Galatasaray, par trois fois, Fenerbahce ou encore Besiktas. Des rendez-vous qui réservent leur lot d’histoires.

1er mars 1989 : la douche froide

Pour sa grande première face à un club turc, Monaco recevait Galatasaray au stade Louis-II en quart de finale de la Coupe des clubs champions. L’ambiance feutrée de l’enceinte de la Principauté allait être bousculée par l’arrivée massive de 5 000 supporters turcs. Pour l’occasion, la Sûreté de Monaco avait décidé de renforcer les effectifs autour du stade en faisant appel à une centaine de CRS français pour épauler les 200 policiers monégasques déjà en poste. Mais c’est sur le terrain que Monaco a vécu une véritable désillusion.

Monaco faisait presque figure de favori, après avoir étrillé le FC Bruges au match retour du second tour (6-1), alors que du côté turc, on sautait de joie à l’annonce du tirage au sort. L’ASM était diminuée pour cette rencontre, privée de Marcel Dib, suspendu, de Dominique Bijotat (fracture à un coude) et de José Touré (opération de la cheville gauche). Surtout, le chef d’orchestre de cette équipe, Glenn Hoddle, souffrant de son genou, n’était présent sur la feuille de match que par l’insistance de son entraîneur Arsène Wenger.

Remplaçant au coup d’envoi, il a rapidement été lancé à la mi-temps pour inverser une situation mal embarquée. Poussive et peu inspirée, l’ASM était déjà menée d’un but signé Colak (0-1, 19e). L’entrée en jeu d’Hoddle changera le visage de son équipe mais le défense stambouliote ne concédera rien. Amer, Arsène Wenger déclarera : « Ce n’est pas Galatasaray qui a gagné. C’est nous qui avons perdu. Notre jeu a manquée de cohérence, de précision. »

15 mars 1989 : « Istanbul sur le Rhin »

La formule de Norbert Siri sonne joliment pour décrire une contrée imaginaire devenue bien réelle le temps d’un match de football. Pour jouer ce match retour de Coupe des clubs champions contre Galatasaray, Monaco avait pris la direction de l’Allemagne et non de la Turquie puisque le terrain adverse était suspendu. La rencontre s’est donc tenue à Cologne, au Müngersdorfer Stadion mais cela n’a pas changé grand chose pour Galatsaray.

« Nous jouerons vraiment le match retour sur terrain adverse » avait déclaré Patrick Battiston. Il ne s’était pas trompé puisque 60 000 places avaient été réservées par les Turcs travaillant en Allemagne, et fortement implantés dans le bassin de la Ruhr. Une délocalisation forcée qui a failli se transformer en véritable coupe-gorge pour les quelques supporters monégasques présents sur place, tant la police allemande fut débordée.

Pour Arsène Wenger, il y avait de la revanche dans l’air, après le camouflet du match aller mais l’ASM ne fera pas mieux qu’un match nul (1-1). Une élimination du club asémiste qui laissera beaucoup de regrets, notamment pour Jean-Luc Ettori : « Avec un Glenn Hoddle en pleine possession de ses moyens, je garantie que nous aurions passé le tour et même atteint la finale.« 

16 mars 1994 : un record qui tombe

Cinq ans après la première fois, Monaco retrouve Galatasaray en phase de poules de la Ligue des Champions. Après avoir infligé une défaite cinglante aux Turcs au stade Louis-II (3-0), l’ASM va cette fois découvrir le stade Ali Sami Yen où on lui prédit un nouvel enfer. Tendus, les Monégasques l’ont été en début de rencontre, laissant l’initiative du jeu à leurs adversaires. Puis, ils se sont décrispés peu à peu pour signer une performance rare.

Monaco va s’imposer (0-2) grâce à des réalisations d’Enzo Scifo et de Jérôme Gnako. Une revanche pour un authentique exploit, en réalité, puisque l’ASM met fin à une période d’invincibilité de douze ans de Galatasaray sur son propre terrain. Les applaudissements qui descendront des travées du stade en direction des joueurs monégasques lors des cinq dernières minutes de la rencontre ne seront pas volés.

27 juillet 2016 : l’invité surprise

L’AS Monaco débutait sa saison 2016-2017 par une échéance européenne. Cela avait déjà été le cas la saison précédente, avec la confrontation face aux Young Boys de Berne en tour préliminaire, avant de se casser les dents contre Valence en barrages. Cette fois, le tirage au sort avait désigné l’équipe turque du Fenerbahçe et un premier déplacement pour la manche aller. Privé de Danijel Subasic, blessé, Leonardo Jardim avait titularisé le vétéran Morgan De Sanctis, sa doublure. Mais le match de l’italien va tourner court. Après 13 minutes de jeu, victime d’une côte fêlée, il est contraint de laisser sa place.

Loïc Badiashile, tout juste âgé de 18 ans, va entrer en jeu et jouer sa première rencontre professionnelle dans un match capital. Le grand frère de Benoît Badiaishile avait remporté la Coupe Gambardella quelques mois plus tôt contre Lens (3-0) avec un certain Kylian Mbappé. Cette fois, il se retrouve lancé dans le grand bain et ne va pas se démonter. Monaco s’incline (2-1) et Badiashile encaisse deux buts, mais il réalise aussi plusieurs arrêts décisifs sans lesquels Monaco n’aurait peut-être pas réalisé la suite du parcours qu’on lui connaît.

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