Dans une interview accordé au site getfootballnewsfrance.com, l’attaquant de l’AS Monaco, Breel Embolo, a longuement évoqué son rapport à la sélection suisse et à son pays natal, le Cameroun. Ironie du sort, c’est face aux Lions indomptables qu’il fera son entrée dans la compétition, ce jeudi, pour ce qui sera sa deuxième participation en Coupe du monde après celle de 2018. Les Suisses retrouveront d’ailleurs le Brésil et la Serbie, deux équipes qu’ils avaient déjà affronté il y a quatre ans en Russie : « Jouer contre le Brésil est un rêve, mais quand on se retrouve dans presque le même groupe qu’il y a quatre ans, c’est un peu étrange », a confié Embolo.
Mais lorsque c’est le Cameroun qui a été tiré, cela a procuré un sentiment de joie à l’attaquant de l’AS Monaco : « C’est un match spécial pour moi et ma famille, et je sais qu’il y aura beaucoup d’émotions. C’était un moment d’émotion lorsque le tirage au sort a été effectué. Je dois avouer que je n’ai pas vraiment sauté de joie, mais j’étais heureux. » Embolo reconnaît que le choix de jouer pour la Nati plutôt que pour le Cameroun n’a pas été facile : « J’avais 17 ans. C’était une période difficile. J’ai repoussé ma décision de quelques mois. Je me souviens que j’ai même eu la possibilité de rejoindre l’équipe du Cameroun. Ce n’était pas un choix facile, mais ma famille l’a respecté, et c’est le plus important. »
L’attaquant suisse a avoué que son coeur balançait entre ses deux pays : « Lorsque j’ai choisi de jouer pour la Suisse, il y avait toujours une partie de moi qui voulait représenter mon pays de naissance. Mais vous ne pouvez pas faire ce que vous faites en club et jouer pour deux pays différents. Je suis très heureux de mon choix, et je suis le plus grand fan du Cameroun. J’ai beaucoup d’amis dans l’équipe nationale. Nous nous retrouvons parfois en vacances ou au Cameroun. » Embolo assure rester « très proche du pays » et « y retourner une ou deux fois par an pour garder ce lien avec le Cameroun. »
La Suisse a de grandes ambitions
Tombeur de la France à l’Euro 2020, les Suisses se voient bien jouer le rôle d’outsider dans cette compétition : « Nous n’avons pas de limites. Nous avons beaucoup appris ces dernières années, pas seulement lors de la Coupe du monde, mais aussi lors des Euros et de la Ligue des Nations. Nous avons un groupe jeune et soudé, mais aussi beaucoup d’expérience et de qualité. Nous allons essayer de passer au niveau supérieur. Nous sommes tous ambitieux. Je ne parle pas seulement de moi, mais de tout le monde. Trois ou quatre jeunes joueurs vont jouer leur première Coupe du monde, mais beaucoup d’entre nous se connaissent depuis 2018 et c’est important pour l’équipe de pouvoir aborder le tournoi en toute sérénité. »
Sur un plan personnel, Embolo a retrouvé à la tête de la sélection l’entraîneur qui l’avait lancé à Bâle, à savoir Murat Yakin : « C’est le premier entraîneur à m’avoir donné ma chance. J’ai toujours gardé ce lien avec lui. Il a toujours attendu beaucoup de moi. C’est un peu un mentor, nous sommes toujours restés en contact. C’est quelqu’un qui m’est cher. » Un entraîneur qui l’avait même fait évoluer au milieu de terrain quand le Suisse se cherchait encore : « Il y a toujours cette discussion mais comme je l’ai toujours dit, il connaît toutes mes forces et toutes mes faiblesses. Il suit mes performances ici à Monaco. »
Et à l’heure actuelle, l’ancien joueur du Borussia Mönchengladbach a bien réussi ses débuts avec le club de la Principauté : « De mon côté, j’essaie de grandir et d’apprendre davantage, de donner le meilleur de moi-même, mais bien sûr, ce n’est pas toujours facile. Quand je suis venu à Monaco, j’ai toujours dit que je ne venais pas pour prendre des vacances. Je suis venu ici pour progresser. J’apprends beaucoup en m’entraînant avec Wissam Ben Yedder, Aleksandr Golovin, Kevin Volland et Myron Boadu. Je n’ai pas encore atteint le sommet de mes capacités. »