Claude Puel est une légende de l’AS Monaco. Dans son autobiographie Libre, l’ancien joueur et entraîneur a notamment raconté son (long) passage en Principauté. Arrivé à la fin des années 70, pour débuter sa formation de footballeur professionnel, il y a effectué toute sa carrière de joueur mais a aussi entamé sa reconversion professionnelle. D’abord en tant que préparateur physique sous les ordres de Jean Tigana, puis comme entraîneur principal après la démission de ce dernier. Avec succès, puisque un titre de champion de France va consacrer la première saison complète de Puel sur un banc, en 2000.
Débarqué à la fin de la saison suivante, Claude Puel a ensuite rebondi à Lille puis à Lyon, où il avait notamment contribué indirectement à la relégation de l’ASM en mai 2011, après une victoire (0-2) à la 38e journée de Ligue 1 sur la pelouse du stade Louis-II. C’est sur ce match que son aventure lyonnaise a pris fin et Claude Puel aurait pu revenir à l’AS Monaco en tant qu’entraîneur au moment de la reprise du club par Dmitry Rybolovlev, comme il le raconte dans son livre. Une idée du Prince Albert, selon lui, soufflée au tout nouveau président russe. Pourtant, l’entretien d’embauche ne va pas véritablement mettre Puel dans de bonnes dispositions.
« C’était, d’entrée, un flot de questions et de reproches portant sur mon prétendu autoritarisme, mon management particulier, mon procès avec Lyon… J’étais assis sur une chaise plus petite que les autres, dominé par des visages sévères, me défendant sur chaque point, assénant mes vérités, écrit-il. Il n’était plus pour moi question de prendre part à un entretien en perspective d’une embauche, ce qui, au demeurant, n’avait pas été mon souhait. Je voulais simplement aider mon club. Mais la tournure que prenaient notre entrevue ne me satisfaisait pas, loin s’en faut. Il était évident pour moi que je ne correspondais pas au profil recherché. »
Malgré tout, Rybolovlev, qui sait ménager ses effets, se décide à lui accorder le poste : « Rybolovlev mettait un terme à l’entretien, se levait soudainement, imité par toutes les personnes autour, et me tendait sa main dans un large sourire : « Très bien, vous commencez demain. » » Puel est désarçonné par ce dénouement, mais refusera finalement la proposition : « Je ne sentais pas chez le président Rybolovlev un intérêt démesuré à mon égard, intérêt qui avait sûrement été suggéré par le Prince Albert. Les modalités du contrat, sa durée, la forme de notre entrevue ne m’incitaient pas à donner une réponse favorable. »
Le jour où il a mis Arsène Wenger en PLS
Les relations entre Claude Puel et Arsène Wenger n’ont pas toujours été bonnes lorsque ce dernier est arrivé en Principauté en 1987. Le jeu du milieu de terrain ne convenait pas vraiment au technicien alsacien et a poussé Puel à se remettre en question, comme il en avait parlé dans son autobiographie Ma vie en rouge et blanc. Une version que confirme à son tour Claude Puel, même si celui-ci a eu du mal à l’accepter dans un premier temps. C’est finalement lors d’un épisode survenu à l’entraînement que le déclic va s’opérer.
« Lors d’un petit jeu, auquel le coach aimait participer, Arsène était ce jour-là, l’un de mes adversaires, or vous connaissez ma détermination lors de cet exercice… Un ballon à terre, entre nous deux, allait en donner l’illustration. (…) Sur l’impact, il décollait, s’élevait dans les airs, pour retomber lourdement sur son dos, les bras en croix, en gémissant. Michel Franco, notre kiné, se précipitait pour lui prodiguer les premiers soins avant de l’évacuer vers le vestiaire. J’étais mal. Ma situation déjà délicate, venait de se corser. »
Le jour où Gérard Banide a privilégié Laurent
La carrière de Claude Puel touche à sa fin et le président Jean-Louis Campora lui accorde d’entamer sa reconversion au club, mais souhaite lui associer un formateur. Puel pense alors à Gérard Banide, son tout premier entraîneur au centre de formation, qu’il a ensuite côtoyé pendant quatre saisons avec les professionnels (1979-1983). « J’avais gardé de bonnes relations avec Gérard Banide (…). Mon formateur, qui m’avait développé comme joueur et qui m’apprendrait à son tour ce rôle (… ). Gérard Banide semblait, lui aussi, enchanté par cette perspective. »
Cela ne va toutefois pas se passer comme prévu pour Puel, s’estimant lésé face au fils de Gérard Banide, un certain… Laurent Banide : « Malheureusement pour moi, le deal allait évoluer. Gérard Banide signait un contrat de cinq ans et amenait son fils Laurent dans ses bagages pour entraîner les pupilles du club. (…) Très vite, Gérard Banide prenait son fils sous son aile, il le mettait en situation en le laissant diriger même les matchs de l’équipe réserve. »
De cette expérience, Puel ne va malheureusement pas pouvoir en tirer grand chose, ni s’affirmer à ce poste : « Je me présentais, après mon dernier match, face à mon président, pour m’entendre dire, comme j’avais pu m’en apercevoir, que la situation avait évolué et qu’il n’avait, en fait, plus rien à me proposer… » C’est finalement Jean Tigana qui lui mettra le pied à l’étrier, en l’incorporant à son staff.
