Éliminés de la Coupe de France, l’AS Monaco et Philippe Clement sont au repos forcé cette semaine. L’occasion pour l’entraîneur belge d’évoquer la première moitié de saison au média flamand Het Nieuwsblad : « Je pense que nous sommes en bonne position, avec notre meilleur total de points depuis plusieurs années. (…) Et cela avec la deuxième équipe la plus jeune de France. Je suis bien conscient du projet dans lequel j’ai mis les pieds ici. Nous sommes et restons une équipe jeune et ils font encore des erreurs parfois. C’est à moi de corriger cet aspect autant que possible, parce que je veux gagner des matchs. Nous sommes très ambitieux, avec pour objectif ultime d’atteindre la Ligue des champions. »
L’ancien entraîneur du Club Bruges ne regrette pas d’avoir fait le choix de poser ses valises sur le Rocher il y a un an, même si le projet sportif est particulier : « C’est une belle aventure. Tout est plus grand ici, je travaille dans une autre langue et surtout : j’ai démarré un tout autre projet ici. Ce dernier peut ne pas être très bien compris par les gens. Monaco a longtemps été l’équipe qui a dépensé beaucoup d’argent sur de très grands noms, tels que Radamel Falcao et James Rodriguez. Mais il y a deux ans et demi, ce projet a complètement changé. Le club veut désormais former de jeunes joueurs et les revendre aux plus grands clubs. Et cela est lié aux résultats. »
Préparer les joueurs au plus haut niveau
L’entraîneur belge estime que trouver la balance entre la revente de joueurs tout en conservant des résultats était toutefois difficile à trouver et représentait un défi permanent pour lui : « C’est l’équilibre le plus difficile qui soit. J’en parle beaucoup avec le président et le directeur sportif Paul Mitchell. Nous ne pouvons pas vouloir vendre un joueur tout en perdant cinq places dans le classement. Cet équilibre n’est pas évident, mais cela le rend aussi fascinant. » Cela rend les réunions de travail régulières et parfois très longues : « Nous faisons un rapport tous les dix matchs. C’est là que nous analysons en profondeur dans les chiffres. Ce sont des réunions qui durent parfois jusqu’à six heures. »
Cet hiver, Monaco a vendu Benoît Badiashile à Chelsea. Monaco n’était pas en position de refuser selon Clement : « Nous l’avons déjà convaincu de rester cet été et nous l’avons convaincu de rester encore six mois, mais si un joueur peut signer un contrat de sept ans et demi avec Chelsea, vous ne pouvez pas l’arrêter. Vous ne pouvez éviter de telles situations que dans les plus grands clubs d’Europe. » Mais le club de la Principauté se félicite d’envoyer ses jeunes joueurs dans les plus grands clubs : « Ce qui est encore plus gratifiant, c’est que des gars comme Badiashile et Tchouaméni se débrouillent bien à Chelsea et au Real Madrid. Si ces gars-là ne jouaient pas là-bas, ils ne seraient pas de bons ambassadeurs pour notre club. Mais leur performance montre qu’à Monaco, nous faisons ce qu’il faut pour préparer les joueurs au plus haut niveau. »