Le Directeur du développement des jeunes joueurs, Pascal de Maesschalk, a répondu aux questions de getfootballnewsfrance.com et évoque la politique du club consacrée aux jeunes joueurs et la création du Groupe Élite, dirigé par Damien Perrinelle, un ancien joueur professionnel qui « connaît les exigences » du haut niveau : « Le Groupe Élite a été créé pour optimiser notre travail, explique-t-il. De 18 à 21 ans, c’est une période difficile que l’on appelle en France la post-formation. Ce que nous faisons bien, c’est créer du lien. Il n’y a pas de portes fermées à l’équipe première. »
Cela s’est concrétisé par une présence accrue de jeunes joueurs lors des matchs amicaux du mois de décembre : « Huit jeunes joueurs ont voyagé pour affronter Empoli et la Fiorentina. Ils ont tous joué. Nous leur donnons du temps de jeu. C’est ainsi que Ben Seghir, début novembre, a convaincu l’entraîneur de faire partie de l’équipe première. Il a pu se montrer. Il l’a vu sur une vidéo et a dit que ce type était vraiment intéressant. Il a ensuite convaincu Philippe (Clement) de le laisser entrer dans le onze de départ. »
Il s’agit d’une étape importante pour mieux appréhender le football d’élite : Nous leur donnons l’occasion de découvrir. C’est essentiel de voir ce que le talent fait de ces informations. Nous ne pouvons pas obliger un joueur à faire ceci ou cela. Nous les mettons dans une position où ils peuvent apprendre. Je pense que la dernière étape du développement est celle où tout se passe à grande vitesse, et c’est alors que l’on peut évaluer si nos jeunes joueurs sont prêts à passer à la vitesse supérieure. Cela prend du temps. »
De l’importance d’une bonne détection
Pour pouvoir amener de jeunes joueurs vers l’équipe première, il est essentiel de trouver les bons jeunes à former, comme le précise de Maesschalck : « Tout commence par un bon recrutement. Vous ne pouvez pas avoir de résultats sans bons joueurs. C’est le travail de notre équipe de recruteurs. En France, c’est un système global qui consiste à essayer de faire signer des contrats à des joueurs âgés entre 10 et 14 ans. Cela vous donne trois ans pour travailler avec eux entre 15 ans et 18 ans. Cela fait partie de l’ADN de Monaco de faire émerger des joueurs de talent, mais cela commence par le recrutement. »
Et pour pouvoir être intégré à l’Academy de l’AS Monaco, il faut pouvoir démontrer des qualités nombreuses : « Si tu veux devenir un joueur de Monaco, tu dois être excellent, physiquement, techniquement, tactiquement, et fort mentalement, précise le directeur du développement des jeunes joueurs. Si vous êtes bon dans ces quatre domaines, vous pouvez faire une excellente carrière. Je pense qu’Eliesse (Ben Seghir) a encore le potentiel pour grandir et être excellent dans ces quatre aspects qui sont exigés dans le football. »
Celui qui vient de se révéler en Ligue 1, a désormais toutes les clés pour réussir : « J’aimerais pouvoir dire qu’il deviendra le meilleur joueur du monde, car c’est dans notre intérêt. C’est à lui de décider à quel point il sera bon. Il a tous les éléments. C’est maintenant le moment critique pour se gérer, pour rester humble, ce qu’il est, et pour travailler sur lui-même. Marquer deux fois pour ses débuts en Ligue 1 est un exploit, mais le faire deux fois est un défi. Être important de manière constante est un défi. Nous verrons comment il réagit, mais nous avons bon espoir. Nous ne pouvons pas lui mettre trop de pression pour le moment, mais c’est un joueur passionnant. »
Si l’éclosion d’Eliesse Ben Seghir est encourageante et indique la voie à suivre, De Maesschalck espère que la mise en place de nouveau processus de post-formation permettra de perpétuer la tradition d’une formation de qualité en Principauté : « C’est dans notre ADN de donner une chance aux jeunes joueurs, aux Français en particulier. Dans ce club, c’est très facile. (…) Tout le monde à Monaco sait que les jeunes joueurs font partie de notre avenir et qu’ils le feront toujours. C’est tellement naturel ici. Le processus est très fluide, vous ne le ressentez pas parce que c’est tellement naturel. »
Le Belge ne regrette donc pas d’avoir pris en main ce projet en Principauté : « Je pense que c’est un environnement unique ici. J’étais convaincu qu’ici il était possible de travailler avec de jeunes joueurs et qu’ils pouvaient réussir dans l’équipe première. Je pense que dans quelques années, nous aurons quatre ou cinq joueurs de l’académie dans l’équipe première de Monaco. » Et pour faciliter cela, le club installe une idée directrice de jeu : « Notre club veut jouer d’une certaine manière. Nous en parlons lors de nos réunions hebdomadaires avec les entraîneurs des académies. Il s’agit de montrer des images de l’équipe première et d’essayer d’imiter ce style de jeu. »