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L’action clé de Monaco-Reims : Balogun comme Moffi

Contre Reims, Monaco s’est fait transpercer au début de la seconde période sur une occasion venue de loin, en transition, et non sur une attaque construite après une séquence de possession. Une action qui n’est pas sans rappeler le deuxième but encaissé face à l’OGC Nice lors du derby le 26 février dernier. La séquence est relativement intéressante, car elle condense plusieurs récurrences, tant sur le plan de la récupération du côté des Rouge et Blanc que des failles défensives et des erreurs individuelles.

Après une première période globalement maitrisée par l’équipe rémoise, malgré trois grosses situations pour Wissam Ben Yedder (un hors-jeu plus que limite, un poteau et un face-à-face raté), Monaco revient des vestiaires avec d’autres intentions et une volonté d’accélérer le jeu. En cinq minutes, les Asémistes vont se procurer trois occasions importantes. Vanderson, par deux fois, ne parvient pas à cadrer et va même trouver le poteau à son tour (49e).

On joue la 51e minute, Monaco et Reims se rendent coup pour coup dans le début de ce deuxième acte. La dernière occasion avant le but provient d’une remontée de balle rapide après une situation pour Reims et elle est pour Wissam Ben Yedder, qui reprend de la tête un centre de Vanderson. La tête du capitaine monégasque est trop décroisée, et la trajectoire légèrement brossée va être le premier épisode malheureux et le départ de l’action qui mène au but. Plutôt que de sortir des limites du terrain, le ballon reste en jeu, alors qu’une sortie de but aurait permis un renvoi aux six mètres et un replacement du bloc monégasque.

C’est finalement Foket qui le récupère au niveau du poteau de corner. Immédiatement, Caio Henrique se met en opposition et limite ses options de passes. Wissam Ben Yedder s’est placé devant Cheick Keita et n’est pas loin du gardien Yehvann Diouf, rendant risquée une passe en retrait. Lopy est poursuivi par Golovin, ce qui rend, là aussi, une passe possible plus difficile.
L’appel de Junya Ito va donner une autre solution à Foket, bien que celle-ci ne soit pas beaucoup plus simple en réalité. Matazo suit parfaitement le Japonais et va au duel pour intercepter le ballon, exactement comme il l’avait fait deux minutes plus tôt, aboutissant à l’occasion qui verra Vanderson trouver le poteau. Le milieu belge permet une nouvelle récupération haute dans la même zone du terrain.
Le ballon est immédiatement regagné par les Monégasques et Golovin le contrôle de la poitrine. Le Russe se retrouve rapidement pris dans un entonnoir avec trois joueurs rémois autour de lui et peu d’options. Ben Yedder semble être la solution la plus ouverte… sauf que l’attaquant monégasque est dans le dos de Golovin.
Sans se retourner, Golovin tente un improbable ballon lobé vers l’arrière, en direction de Ben Yedder. Un choix de destinaitaire qui peut paraître logique mais pourtant très curieux dans son exécution, puisqu’à aucun moment dans l’action il ne semble prendre l’information sur le placement de son coéquipier. Le ballon n’est d’ailleurs pas suffisamment assuré et bien trop hasardeux. C’est la première erreur de cette action, qui va permettre la récupération rémoise par Matusiwa. Cette fois, ce sont les Rémois qui sont au milieu de trois Monégasques, mais avec deux solutions pour essayer d’en sortir avec Ito et Foket.
Matusiwa décide de jouer en retrait vers Foket. Ben Yedder tente de sortir sur le défenseur rémois. Mais l’image est surtout à charge pour Caio Henrique, qui se contente de se replacer sans jamais regarder le déroulé de l’action. Un pressing du Brésilien, qui était le mieux placé pour l’exercer, aurait pourtant été nécessaire. Le replacement de Caio à cet instant est d’autant plus inutile qu’il n’y a pas d’infériorité à gérer pour Golovin et Matazo sur le côté.
Le pressing de Wissam Ben Yedder, qui se retrouve désormais seul pour le faire puisque Caio est redescendu, manque d’intensité, ce qui permet à Reims de repartir de derrière et d’écarter le jeu, sur Keita puis sur Matusiwa. Golovin aurait dû profiter du retour de Caio dans sa zone pour aller se porter sur Matusiwa et compliquer la projection rémoise.
Matusiwa n’est ni attaqué ni pressé et a beaucoup de temps pour ajuster une passe qui va faire gagner une quinzaine de mètres au bloc rémois. Sa passe vers Flips arrive dans une zone où aucun Monégasque ne se trouve, puisqu’au début de l’action, Matazo avait suivi Ito et Fofana avait compensé la montée de Caio en se décalant un peu plus sur le côté gauche. Vanderson, qui a centré sur l’action monégasque précédente, revient mais est déjà en retard.
C’est désormais une situation de contre que les Monégasques doivent gérer mais avec une supériorité numérique à quatre contre trois, puisque Vanderson est encore derrière Flips. À cet instant, Balogun est seul entre les deux axiaux monégasques, Sarr et Disasi, et va croiser son appel. « Sur le but, on peut défendre mieux car on sait que Balogun fait toujours des courses comme ça », fera noter Philippe Clement en conférence de presse d’après-match. Une déclaration à mettre en miroir avec celle après Nice, ou il avait reconnu avoir alerté ses troupes sur les courses dans la profondeur de Terem Moffi. De la même manière, Monaco était prévenu mais se fera quand même avoir.

L’entraîneur belge a également pointé du doigt la communication entre des joueurs. Sur l’image précédente, on peut voir le bras droit de Malang Sarr levé, visant sans doute à informer du danger de l’appel de Balogun à son compère de la charnière. Reste à savoir si la communication a été véritablement claire de la part de Sarr et entendue par Disasi. La suite de l’action semble indiquer le contraire.

Au moment de la passe de Flips, Disasi est encore face au jeu tandis que Balogun est déjà dans le sens de l’action et lancé (cf. image précédente). Cela peut expliquer en partie pourquoi l’attaquant rémois parvient ensuite à contourner Disasi pour reprendre le ballon. Ce qui apparaît plus problématique sur cette action est l’absence d’intervention de Disasi sur le ballon, et cela semble mettre en lumière l’absence de prise d’information de la position et de la course de Balogun. Dans le cas contraire, on peut supposer que Disasi aurait pu intensifier sa propre course pour couper la passe ou bien tacler directement, en espérant une probable récupération d’Aguilar à proximité. La mauvaise appréciation de la situation est la seconde erreur individuelle, comme contre Nice, qui coûte cher. La troisième sera la main pas assez ferme de Nübel pour dévier la frappe de Balogun.

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