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Une deuxième place si nécessaire

L’AS Monaco finira-t-elle la saison 2022-2023 à la deuxième place ? Difficile de répondre, alors que la fin de championnat arrive à grands pas et qu’il ne reste que dix rencontres à disputer. À la 28e journée, Monaco se retrouve au pied du podium, trois points derrière Lens, troisième, et à cinq longueurs de l’OM, qui détient le précieux sésame. Dans l’entretien donné à Nice-Matin et à L’Équipe, Paul Mitchell a assuré que les Rouge et Blanc avaient les ressources pour finir sur le podium : « L’écart de points n’est pas impossible à surmonter. On a les armes pour mettre la pression sur les équipes devant nous. On l’a prouvé depuis novembre et jusqu’à ces dernières semaines. Le groupe est très déterminé. »

Finir sur le podium n’a rien d’incommensurable pour l’ASM car l’écart avec Lens est faible. Mais finir troisième n’offre aucune garantie de participer aux poules de la C1, et ça, Monaco ne le sait que trop bien, après s’être cassé les dents en barrages et en tour préliminaire deux saisons de suite, mais également lors de la saison 2015-2016, éliminé par Valence. Pour l’heure, la troisième place n’est pas encore directement qualificative pour la Ligue des champions et il n’est pas du tout certain qu’elle le devienne à partir de la saison prochaine, puisque la 5e place de la France à l’indice UEFA est de plus en plus menacée par les Pays-Bas. À cet égard, la fin de saison sera cruciale et les performances de l’OGC Nice en C4 constitueront le seul salut de la France, sans aucune garantie. C’est donc par rapport à la deuxième place que les Monégasques doivent placer le curseur.

Des remontées insuffisantes

Si l’on excepte les saisons 2018-2019 et 2019-2020, qui n’ont pas été bonnes voire tronquées, l’AS Monaco a plus souvent échoué à terminer a minima à la seconde place que l’inverse. Elle y est parvenue lors de son retour dans l’élite, avec un recrutement XXL, lors de la saison 2013-2014, puis en 2016-2017 avec le titre au bout, et en 2017-2018. À travers le graphique ci-dessous, on peut observer que le club de la Principauté aurait pu et sans doute dû finir deuxième lors de la saison 2015-2016, où il comptait une avance confortable sur Lyon (+8 points) à dix journées du terme. L’an dernier, Monaco a également craqué à quelques encablures de l’arrivée contre Lens (2-2) alors qu’il avait abordé la dernière journée en deuxième position.

Position de l’AS Monaco par rapport à la deuxième place après la 28e journée. Conception : La Diagonale

L’ASM affiche cependant une régularité remarquable pour ce qui est de finir sur le podium, sept fois en neuf saisons, et souvent grâce à des deuxièmes parties de saisons très solides. Cela s’est encore vérifié lors des deux dernières saisons. Pour celle actuelle, Monaco paye surtout un mois d’aout raté dans les grandes largeurs pour diverses raisons. Si le bilan statistique de Philippe Clement en championnat demeure positif, il est quasiment similaire à celui de Niko Kovac lors de la saison 2020-2021. L’entraîneur flamand compte 54 points (contre 55 pour Kovac) et accuse un retard identique sur la deuxième place (-5 points) au même stade du championnat, ce qui démontre que les équipes de tête que sont Marseille et Lens n’avancent finalement pas plus vite que Paris et Lyon il y a deux ans.

Mais ces belles remontées se sont pour la plupart révélées insuffisantes, apportant une nouvelle preuve que les points perdus en début de saison ne se rattrapent jamais. À ce titre, la spirale négative par laquelle sont passés les Asémistes ces dernières semaines, et endiguée contre Ajaccio, a causé du tort à la formation entraînée par Philippe Clement, même si, comme se plait à le rappeler l’entraîneur belge, aucune équipe en football ne traverse une saison sans connaître de creux. Les Lensois, qui ont semblé retrouver un second souffle avant la trêve, peuvent en témoigner après plusieurs ratés en 2023.

Des prédictions peu OPTIMISTES

À la conclusion de la 27e journée, Opta a publié ses prédictions quant au classement final de la Ligue 1. Une journée plus tard, et avec un classement identique pour les trois équipes en lutte pour la deuxième place qui ont toutes gagné, on peut imaginer que les prédictions devraient peu ou prou rester identiques. Ainsi, selon le modèle prédictif d’Opta, Monaco avait, au soir de la 27e journée, 7,9% de chances de terminer à la deuxième place, contre 75,2% pour Marseille et 15,1% pour Lens. En revanche, la lutte pour la troisième place est beaucoup plus ouverte entre Lens et Monaco. Les Sang et Or gardent encore l’avantage avec 39,7% de chances de prendre la dernière place pour la C1 par rapport à l’ASM (30,4%).

Source : Opta

SI le modèle n’est pas particulièrement explicité dans sa méthodologie, on peut supposer que la question des confrontations directes entre en bonne place dans celui-ci et Monaco ne s’est pas vraiment montré conquérant face à Marseille ou Lens (2/9 points pris), tandis que Marseille n’a pas fait mieux. C’est le contraire de Lens, qui a gagné à chaque fois contre Marseille et Monaco (6/6) mais qui doit encore se frotter à ces deux formations sur la phase retour, plus Rennes et Paris. Le calendrier de l’ASM ne sera pas non plus évident, même s’il semble moins terrible. Des trois équipes, c’est Marseille qui est la mieux lotie avec seulement Lens et Lille à rencontrer sur les matchs restants.

Monaco a besoin de finir deuxième

Depuis quelques saisons, les ambitions de l’AS Monaco semblent se limiter à assurer une qualification européenne via le championnat et de préférence en Ligue des Champions. Une ambition réaffirmée ce dimanche par Axel Disasi dans un entretien au site goal.com : « Les objectifs de l’AS Monaco concordent pour l’instant avec les miens, à savoir se qualifier directement pour la Ligue des champions. » Il faut dire que cela fait un moment que la sono du stade Louis-II n’a plus craché l’hymne de la compétitions aux étoiles. Les deux dernières campagnes avaient en outre été calamiteuses (deux point pris en 2017-2018, un en 2018-2019) et celles menées en C3 depuis deux ans n’ont pas du tout convaincu.

Monaco a pourtant un besoin vital de retrouver la Ligue des champions pour deux raisons. D’abord pour les primes beaucoup plus conséquentes sur la seule phase de poules que pour la majeure partie de la C3. À titre de comparaison, la phase de poules de C1 (hors bonus de résultats et droits TV) rapportait 15,64 millions d’euros aux équipes engagées contre 3,63 millions d’euros pour la C3 la saison dernière. Ensuite pour l’exposition qu’elle peut offrir, à condition d’y briller, et ainsi mettre en valeur les joueurs susceptibles de lui permettre de réaliser de juteuses plus-values afin de pérenniser son modèle économique.

C’est en raison de ce manque à gagner que l’ASM a été épinglée par le fair-play financier en septembre dernier, et la vente de Badiashile et son non remplacement s’inscrivent aussi dans un temps où la ceinture semble devoir se serrer d’un cran ou deux. À moins que Monaco ne réalise un sprint final quasi parfait comme la saison dernière. Au moins, il part de moins loin cette année.

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