Après dix jours de trêve internationale, on se demandait quelle équipe de Monaco on allait bien pouvoir retrouver contre Strasbourg, à l’occasion de la 29e journée. Allait-on voir un Monaco plus sûr de lui, conquérant et capable de gérer ses temps forts comme ses temps faibles ? Rien de tout ça. C’est finalement le même Monaco que l’on avait pu voir au mois de mars et que l’on ne connaît que trop bien cette année, capable du pire comme du meilleur, capable de renverser certaines situations et de se liquéfier dans d’autres. Pour ce retour de la Ligue 1, Monaco a été égal à lui-même et sa rencontre a parcouru le spectre complet des émotions.
La formation de Philippe Clement a débuté sur un rythme assez tranquille tout en se montrant consciencieuse et appliquée dans ses circuits de passes. La première alerte est finalement venue sur une pénétration plein axe d’Eliesse Ben Seghir, qui a servi Wissam Ben Yedder. Le capitaine monégasque a essayé de glisser le ballon entre les jambes de Sels mais Doukouré veillait au grain et a dégagé sur sa ligne (13e). Les Asémistes ont commencé à davantage travailler le bloc strasbourgeois et à chercher des décalages, et après plusieurs situations, ont finalement trouvé l’ouverture grâce à Vanderson (1-0, 19e).
C’est après que les choses se sont gâtées, forcément. Strasbourg a fait douter l’ASM, qui s’est relâchée. « Nous avons fait 20 bonnes minutes jusqu’à ce que l’on marque avant de baisser de rythme. Strasbourg a commencé à prendre des initiatives et nous avons concédé deux buts » a regretté Aleksandr Golovin en fin de match. Autour de la demi-heure, Monaco va se retrouver désorienté et subir. L’équipe de Frédéric Antonetti en a profité pour inverser la vapeur sur deux coups de pied arrêtés. D’abord avec une réalisation de Mothiba (1-1, 32e), et avec un but contre son camp de Guillermo Maripan (1-2, 41e). De quoi rentrer frustré aux vestiaires et provoquer une discussion entre les joueurs pour se ressaisir.
Après la pause, l’ASM a retrouvé des couleurs grâce à sa jeunesse, tout ça sans être particulièrement tranchant. Ben Seghir (2-2, 54e) puis Diop, entré à la pause (3-2, 58e) ont permis à l’équipe de la Principauté de reprendre les devants. Puis Fofana, qui savait devoir se racheter de ses dernières performances, a accentué la marque et a été un peu heureux en voyant sa frappe déviée (4-2, 65e). Le milieu de terrain a lui aussi vécu des émotions très contrastées et à la joie de ce but a succédé la déception d’une expulsion suite à un deuxième carton jaune (78e). Un but toutefois salvateur pour se protéger d’un retour de Strasbourg, qui réduira l’écart dans le temps additionnel, grâce à Diallo (4-3, 90e+3).
Plus de peur que de mal pour l’ASM qui prend trois points précieux dans ce sprint final. À défaut d’avoir pleinement convaincu, une fois de plus, elle maintient le rythme et le cap. Sa boussole indique toujours la deuxième place plutôt que le nord, malgré les oscillations et les perturbations. Le match nul de Marseille contre Montpellier vendredi soir permet de voir ce trio, avec Lens, se resserrer encore un peu plus, alors qu’il reste encore neuf matchs à disputer. De quoi rendre ce final définitivement haletant.