Youssouf Fofana s’est confié dans un long entretien à Nice-Matin. Le milieu de terrain monégasque a notamment évoqué sa marge de progression, son avenir mais aussi des aspects plus intimes de sa vie, comme son mariage, et de son parcours, qu’il avait déjà évoqués à d’autres occasions. Fofana a notamment expliqué son choix de signer à Monaco après Strasbourg : « C’était la suite logique. Sans manquer de respect à Strasbourg, Monaco, c’est une autre dimension dans le football français et européen. Je ne voulais pas faire un trop grand pas à une période où beaucoup de joueurs sautaient selon moi des étapes. Je voulais rester dans une progression linéaire. J’ai avancé à ma vitesse, à mon rythme. Ça m’a permis de mûrir. Je veux continuer sur cette pente-là jusqu’à ce que mon corps dise stop. Je ne veux pas d’une carrière en dent de scie. »
L’international français a pris une autre dimension à l’ASM et après trois saisons sur le Rocher, il se dit que son départ serait prévu pour cet été. Mais Fofana n’envisagerait pas nécessairement de partir : « J’entends beaucoup ça à mon propos. Mais pourquoi ne pas rester à Monaco ? En 2017, l’ASM était la grosse équipe du championnat. Pourquoi ça ne serait pas le cas la saison prochaine ? Et pourquoi pas avec moi ? Tout le monde me dit que c’est le moment de partir ou assure que je vais partir. Mais il y a des joueurs qui sont à leur prime et jouent à Lyon ou Marseille. Je ne m’interdis rien. Honnêtement, je suis la dernière personne à penser à mon avenir. »
« Ici, on me dit que je suis devenu fainéant »
Youssouf Fofana
L’ancien Strasbourgeois estime être à « 75% » de son potentiel et évoque des paliers à franchir mentalement : « Je peux avoir tendance à jouer un peu trop facile ou à l’inverse à trop cogiter. En fait cette marge se situe avant tout dans ma tête. Quand j’aurais progressé là-haut, je me débarrasserai de beaucoup de choses. » Pour Fofana, gagner en spontanéité réduirait les fautes techniques : « J’estime que quand tu es joueur professionnel, tu es forcément technique. Donc si tu fais une faute technique, ce n’est pas parce que tu n’as pas de pied mais parce que tu as trop pensé. À chaque erreur que je fais, je sais que c’est avant tout parce que ça a trop tourné dans ma tête. Si j’arrive à régler ça, tout va suivre. Je serai plus juste dans mon jeu, plus serein tactiquement. Quand je ne réfléchis pas, je gagne plus de ballons dans les duels. »
Et lorsqu’on lui demande s’il pense avoir progressé sur le plan tactique, l’intéressé répond avec une touche d’humour : « Ici, on me dit que je suis devenu fainéant, que je ne cours pas beaucoup (rire). Moi je pense que c’est surtout parce que je suis souvent mieux placé, dans les bonnes zones, et j’ai moins d’erreurs à rattraper. Je prends ça comme un compliment ! » Le vice-champion du monde prend aussi plus de responsabilités sur le plan offensif et cela il le doit à certains de ses modèles : « On me disait que j’avais le coffre pour casser des lignes avec le ballon et Ndombélé le faisait naturellement. J’aimais regarder comment il le faisait, à quel moment du match. J’observais aussi beaucoup Yaya Touré à City. C’était un faux lent. On avait l’impression qu’il était deux de tension alors qu’il était hyper puissant. »
Enfin, Fofana a révélé être un grand amateur du football de Cruyff et de son héritage à l’Ajax Amsterdam, et qu’il aimerait avoir l’opportunité de le pratiquer : « J’aime bien le football de Cruyff. Il y a quelques années, comment l’Ajax jouait, c’était impeccable. Du jeu de face, deux touches de balle max. Toute l’équipe est touchée, ça part vite au sol. Il n’y a presque pas de un-contre-un, on est toujours dans une recherche du joueur libre avec des courses coordonnées. Ca, c’est mon football (sourire). Je pars du principe que le ballon va toujours plus vite qu’un joueur. J’aime dynamiser le jeu. Si je peux faire la passe en une touche, pourquoi en utiliser trois? Pour un spectateur, il n’y a rien de plus beau. »