C’est une défaite amère pour l’AS Monaco mais totalement méritée (3-0). Les Monégasques n’ont pas existé face au RC Lens, dans un match charnière pour le sprint final et la course à la Ligue des champions. Dans un stade Bollaert survolté, et devant près de 1000 supporters monégasques, les joueurs de Philippe Clement ont réalisé une bien piètre prestation. Ils ont d’ailleurs dû faire sans Aleksandr Golovin, malade la veille et fiévreux le matin du match, ni Eliesse Ben Seghir, diminué et qui est resté sur le banc durant toute la rencontre. Celle-ci a justement très mal commencé, devant les projections des Lensois, immédiatement partis à l’assaut du but monégasque dès que l’arbitre a donné le coup d’envoi. La pression a fait craquer Monaco rapidement et une relance risquée de Nübel vers Vanderson, qui lui a vu la sienne contrée, ont donné une première cartouche à Openda.
L’ancien de Club Bruges s’y est repris à deux fois pour tromper le portier allemand, malgré un sauvetage sur sa ligne de Maripan, coupable également de couvrir l’attaquant belge au moment du contre de Medina sur Vanderson (1-0, 9e). Une passivité chez les Rouge et Blanc que n’a pas vraiment apprécié Philippe Clement : « C’est incroyable de n’avoir aucune intensité et de ne pas gagner les duels, a-t-il asséné. Après le 1-0, il y a eu une déconnexion dans les têtes des joueurs et on a perdu la confiance. » Asphyxiée, l’ASM n’a quasiment pas vu le ballon et Openda a doublé la mise, à la réception d’un centre de Machado entre Maripan et Caio Henrique, après le premier quart d’heure (2-0, 16e). Après une entame catastrophique, Wissam Ben Yedder a bien essayé de rameuter ses troupes mais rien n’a changé et les Asémistes sont restés simples spectateurs dans ce premier acte, où l’addition aurait pu être encore plus salée si Seko Fofana n’avait trouvé la transversale de Nübel (44e). Seule tentative cadrée en 45 minutes, une frappe trop écrasée de Jakobs et sans danger pour Brice Samba (41e).
En deuxième période, Lens s’est vite mis à l’abri d’un retour monégasque, avec cette fois une réalisation de Thomasson, parfaitement servi par Openda (3-0, 56e). L’ancien Strasbourgeois s’était déjà vu refuser un but quelques minutes plus tôt pour un hors-jeu incontestable, mais n’a pas raté l’occasion d’enfoncer un peu plus l’ASM. C’est à 3-0, et alors que l’affaire semblait enterrée, que Monaco a refait légèrement surface, à l’amorce du dernier quart d’heure. Ben Yedder a manqué son face-à-face devant Samba (72e) puis Volland a vu sa frappe contrée après un bon débordement de Disasi (74e). Si Ben Seghir n’est pas entré, les rares éclaircies dans ce marasme ambiant sont venues du jeune Edan Diop, entré à la place d’un Diatta égal à lui-même. L’international U19, à la suite d’une bon appel dans le dos de la défense artésienne, n’a pas pu redresser suffisamment sa frappe pour trouver le cadre (75e).
Coupable d’une prestation indigne pour un prétendant à la Ligue des champions, Monaco a une fois de plus affiché ses limites face à une équipe de Lens qui ne lui réussit décidément pas. Après la gifle reçue en août lors de la 3e journée (1-4), les hommes de Philippe Clement, lui aussi surpassé par Franck Haise, ont tendu l’autre joue samedi soir. Si Monaco n’a pas un style de jeu basé sur la possession, Lens a intelligemment privé le collectif asémiste de ballons afin de limiter ses possibilités de lui faire mal. Mais c’est désormais dans les têtes que cette défaite doit faire mal du côté du Rocher. Si l’écart n’est pas encore rédhibitoire pour aller chercher le podium ou la seconde place (cinq points de retard la deuxième place, potentiellement six), et alors que Lens doit encore recevoir Marseille dans deux semaines, Monaco a pu constater tout ce qui lui manquait par rapport à son adversaire du soir pour mériter d’aller plus haut. Et le terrain ne ment jamais.
Photo : AS Monaco