Samedi soir, lorsque la rencontre face à Toulouse s’achèvera, le rideau tombera définitivement sur cette saison 2022-2023. Si les Monégasques n’ont plus leur destin en main pour une qualification européenne, ils peuvent encore choisir comment ils la termineront et s’ils peuvent toujours espérer.
Forme et enjeux
Au soir de la 34e journée, le 7 mai, Monaco venait de battre difficilement Angers (2-1), l’une des pires équipes de l’histoire de la Ligue 1. Un succès qui intervenait après deux gifles reçues contre Lens (0-3) et contre Montpellier (0-4), et qui donnait un peu d’air à l’ASM, sans vraiment la ragaillardir. Mais ce 7 mai, Monaco possédait alors une avance confortable sur ses poursuivants, Lille (cinq points) et Rennes (huit points), avec des confrontations directes encore à venir dans le but d’accrocher au moins une quatrième place, synonyme de qualification directe pour la Ligue Europa. Cette avance aurait dû permettre aux Asémistes de voir venir, mais moins d’un mois plus tard, Monaco a quasiment tout perdu. Les Rouge et Blanc ont enchaîné les prestations indignes d’une équipe qui avait l’ambition de jouer la Ligue des champions en début de saison et se sont fait remonter en moins de temps qu’il n’en a fallu pour le dire.
Le désinvestissement et le désengagement d’une grande partie des hommes de Philippe Clement est palpable. Il se voit à travers les copies rendues chaque semaine depuis maintenant trois mois, mais il se matérialise également à travers l’attitude des joueurs dans la vie de groupe. Après Wissam Ben Yedder, écarté pour la rencontre face à Angers pour avoir manqué une réunion tactique, c’est Ismail Jakobs qui a à son tour été sanctionné pour ses frasques nocturnes et même aurorales en Principauté lors des festivités qui ont conclu le Grand Prix de F1 de Monaco. Une bien piètre façon de préparer cette dernière rencontre face à des Toulousains qui n’ont plus rien à jouer, alors que Monaco peut encore finir à la quatrième place, même si ses chances d’y parvenir sont assez faibles, puisque Lille affrontera Troyes quand Rennes jouera Brest.
Mais l’espoir de jouer encore un ticket européen devrait animer l’esprit des monégasques. Si Philippe Clement essaie encore d’y croire, il semble désormais bien le seul. Le coach belge, qui a tout essayé, sans succès, pour piquer son groupe ces dernières semaines, ne trouve plus d’écho à sa méthode face à des joueurs qui ont complètement lâché prise, de l’aveu même de Krépin Diatta, qui n’a même pas été convoqué, et son discours s’essouffle. Il faut dire que pour ce dernier rendez-vous contre le TFC, le Belge a parlé d’un « match-clé » et d’un « moment décisif », soit peu ou prou les mêmes éléments de langage énoncés depuis 13 matchs avec les « 13 finales » qui devaient lancer le sprint final de cet exercice et qui n’ont jamais été suivies d’effets. Reste à savoir si les Monégasques veulent finir tête haute ou la queue entre les jambes.
La déclaration
« C’est vrai que la confiance n’est pas à son maximum, mais on essaie de maintenir ce qu’on peut maintenir, on essaie de jeter nos dernières forces dans la dernière bataille qu’il nous reste samedi pour sauver ce qu’il y a sauver. »
Axel Disasi
l’adversaire
Ultra dominateurs lors de la saison passée en Ligue 2, le TFC a été le promu le plus convaincant cette année en Ligue 1, alors qu’Ajaccio va faire l’ascenseur et qu’Auxerre mise sur le dernier match pour se sauver. Les Violets, eux, ont obtenu leur maintien leur 14 mai contre Nantes, et comptent actuellement 45 points, ce qui les laisse en 13e position avant cette ultime journée de championnat. Mais surtout, les Toulousains ont connu un grand bonheur avec une victoire en Coupe de France, déjà contre Nantes, qu’il ont étrillé (5-1) en finale. Une victoire qui leur offre un ticket pour la Ligue Europa, mais celui-ci reste à confirmer par l’UEFA, puisque le fond d’investissement qui détient l’AC Milan et Toulouse et le même, ce qui pourrait empêcher Toulouse de jouer l’Europe.
Une récompense, toutefois, pour une méthodologie de travail quelque peu différente et qui a beaucoup fait parler ces dernières semaines, puisque les dirigeants toulousains font la part belle à la data en matière de recrutement. Une façon pour eux d’aller dénicher quelques talents sous-estimés, à l’image de son trio au milieu de terrain Van den Boomen, Dejaegere et Spierings. Mais les trois ne seront plus là l’an prochain et après un passage réussi dans la ville rose, ils devraient rebondir dans un club plus huppé (Van den Boomen a signé à l’Ajax Amsterdam). Contre Monaco, il ne restera que Van den Boomen, puisque Spierings est suspendu. Brecht Dejaegere n’a pas été retenu par Montanier.
Le joueur à surveiller
Thjis Dallinga – 22 ans – Attaquant
Recruté à base de datas, l’attaquant néerlandais a mis du temps à valider l’investissement du TFC. S’il a inscrit 18 buts cette saison, dont 12 en Ligue 1, ce qui en fait le meilleur buteur toulousain, Dallinga a aussi connu des périodes de disette. En début de saison, entre les 3e et 15e journées, il n’a pas inscrit le moindre but, avant de lancer la machine pour de bon. Mais depuis son doublé en finale de la Coupe de France (le 29 avril) , il a de nouveau réduit la voilure, muet depuis cinq rencontres.
l’historique
Ce samedi se conclura l’exercice 2022-2023 de Ligue 1 par la 30e confrontation de l’histoire entre Monaco et Toulouse au stade Louis-II. Les Rouge et Blanc ont rarement loupé le coche face aux Violets, avec 19 succès à leur actif. Ils ont concédé cinq nuls et cinq défaites. Sur les cinq dernières confrontations, Monaco a gagné systématiquement, avec beaucoup de buts inscrits (16). Mais les deux derniers affrontements se sont soldés par des victoires plus serrées, avec seulement un but d’écart. La dernière rencontre entre Monaco et le Téfécé aurait dû se tenir en 37e journée de la saison 2019-2020, mais le championnat n’était pas allé à son terme en raison de la pandémie de Covid-19.
C’est donc lors de la saison précédente, en 2018-2019, que Monaco a reçu Toulouse pour la dernière fois. Comme les quatre autres fois précédentes, l’ASM s’était imposée (2-1) grâce à des réalisations d’Aleksandr Golovin et de Cesc Fabregas. Une rencontre qui avait marqué le retour de Leonardo Jardim sur le banc monégasque après la période Henry et l’intérim d’un match de Franck Passi. Ce succès avait lancé une série de sept matchs sans défaite, avec quatre victoire à la clé qui auront été déterminantes dans le maintien de l’AS Monaco cette saison-là.
Les cinq dernières rencontres en Ligue 1 au stade Louis-II
| Saison 2018-2019 | 23e journée | Monaco | 2-1 | Toulouse | 🟢 |
| Saison 2017-2018 | 1re journée | Monaco | 3-2 | Toulouse | 🟢 |
| Saison 2016-2017 | 35e journée | Monaco | 3-1 | Toulouse | 🟢 |
| Saison 2015-2016 | 22e journée | Monaco | 4-0 | Toulouse | 🟢 |
| Saison 2014-2015 | 35e journée | Monaco | 4-1 | Toulouse | 🟢 |
Les gRouPes
Le groupe monégasque
- Gardiens : Didillon, Lienard, Nübel.
- Défenseurs : Aguilar, C. Henrique, Disasi, Maripan, Matsima, Okou, Vanderson.
- Milieux : Akliouche, Ben Seghir, Camara, Coulibaly, Diop, Fofana, Magassa, Matazo, Minamino.
- Attaquants : Ben Yedder, Boadu, Embolo, Volland.
Absents : Sarr (blessé), Golovin (gêne), Jakobs (écarté), Diatta, J. Lucas, G. Martins (choix).
Le groupe toulousain
- Gardiens : Dupé, Haug, Himeur.
- Défenseurs : Aradj, Costa, Desler, Diarra, Kamanzi, Nicolaisen, Rouault, Suazo.
- Milieux : Chaïbi, Genreau, Sierro, Van Den Boomen.
- Attaquants : Aboukhlal, Birmancevic, Dallinga, Healey, Onaiwu, Ratao.
Absents : Spierings (suspendu), Dejaegere, Hamulic, Tsingaras (choix).
Photo : AS Monaco
