La saison de l’ASM s’est donc achevé dans la tristesse et la colère, avec une défaite contre Toulouse (1-2). Pour les supporters, surtout, qui avaient déjà manifesté leur mécontentement juste avant la rencontre à coup de communiqués, et dans le je-m’en-foutisme pour la plupart des joueurs. 70 minutes. C’est le temps qu’il aura fallu à Monaco pour enfin proposer quelque chose d’un peu consistant dans une rencontre que Philippe Clement qualifiait pourtant de « moment-clé pour l’Europe » deux jours plus tôt. Visiblement, ses joueurs n’ont pas été assez attentifs au discours de leur entraîneur, qui a perdu de son poids depuis plusieurs semaines, et la façon dont Monaco a subi les événements en première période face à une formation toulousaine très remaniée, laissait augurait une soirée des plus compliquées.
Il a fallu attendre la 38e minute pour voir Monaco se procurer sa première véritable occasion. Non pas sur une action de jeu construite mais sur une récupération haute de Camara, qui a servi Ben Yedder dans la profondeur. Le capitaine monégasque a échoué devant Dupé, qui a bien repoussé du pied la frappe du Monégasque. Si les Toulousains n’ont pas eu des grosses occasions à se mettre sous la dent, ils ont pourtant délivré une prestation plus intéressante et plus aboutie collectivement, malgré les nombreux changements apportés à leur onze de départ. Leur ouverture du score a été des plus logiques, même si elle s’est fait sur un but gag d’Aboukhlal, après un cafouillage dans la surface monégasque et un Nübel qui n’est pas parvenu à se saisir du ballon (0-1, 70e).
Des entrants qui ont fait la différence
C’est donc à ce moment que Monaco a commencé à passer la seconde et l’entrée de Maghnes Akliouche a apporté du dynamisme pour emmener l’attaque jusqu’alors moribonde de l’ASM. La vivacité de l’ancien international U20 et sa complicité technique avec Edan Diop ont figuré parmi les rares satisfactions de la soirée, d’autant qu’elles ont permis à Monaco d’y croire. Au cours de la soirée, Monaco a eu l’opportunité de redevenir européen, puisque Lille s’est fait rejoindre à Troyes. Mais il fallait d’abord remettre les deux équipes à égalité et un bon mouvement entre Fofana, Akliouche et Diop y a contribué. Le centre de ce dernier pour Embolo, et la remise astucieuse du Suisse devant le but a profité à Ben Yedder, qui a signé sa 19e réalisation de la saison en Ligue 1 (1-1, 78e).
Par la suite, Akliouche a trouvé deux fois le poteau de Dupé (80e, 83e), tandis que Diop a manqué le cadre de peu au début du temps additionnel (90e+1). Il ne suffisait que d’un but pour remettre Monaco en Europe mais sa jeunesse a eu les défauts de ses qualités, tandis que ses cadres, eux, ont continué d’afficher les mêmes errances défensives : « Quand on défend, ça se voit qu’il y a un manque de lucidité et d’intelligence dans certaines actions », a déploré Embolo à la fin de la rencontre, lui qui semble avoir rechuté de sa blessure. Toulouse en a profité pour crucifier une équipe dont la rupture avec ses supporters est désormais consommée et c’est un revenant, Rhys Healey, qu n’avait plus joué depuis le mois d’août, qui a donné la victoire au TFC (1-2, 90e+4).
La marche était donc trop haute pour Monaco, qui s’est totalement écroulé sur cette fin de saison et tout particulièrement depuis la 32e journée contre Lens (0-3, le 23 avril) et qui termine sixième. Si les Monégasques n’avaient plus leur destin en main, ils auraient quand même pu obtenir un ticket pour la Ligue Europa Conférence avec un succès. Sauf que Monaco n’a pas gagné, ni même tenu le match nul. Non, Monaco s’est incliné, comme trop souvent depuis deux mois. C’est sous les sifflets, les huées et les heurts que le rideau de cette saison 2022-2023 est tombé. L’ASM ne disputera sans doute pas de Coupe d’Europe, sauf miracle, si l’UEFA venait à interdire le TFC d’y participer. Mais avec ou sans Europe, un chantier colossal attendait déjà le club de la Principauté. Il permettra au moins de faire plus qu’un simple ménage de printemps.
Photo : AS Monaco
