Contre Clermont, Wissam Ben Yedder a atteint la barre symbolique des 100 buts avec l’AS Monaco. Une performance rare, puisqu’il n’est que le troisième joueur de l’histoire du club à atteindre ce cap, derrière Delio Onnis (223) et Lucien Cossou (115). Le tout dans un contexte très particulier.
Visé par deux plaintes pour viol et agression sexuelle à la suite d’une soirée à Beausoleil en juillet dernier, Wissam Ben Yedder a passé 48 heures en garde à vue en début de semaine dernière. Face à cette affaire qui secoue le club, Adi Hütter avait indiqué, lors de la conférence de presse d’avant-match, que l’international français serait titulaire avec le brassard de capitaine contre Clermont, pour l’ouverture du championnat. La mise en examen pour « viol, tentative de viol et agression sexuelle » de Ben Yedder, qui bénéficie toujours de la présomption d’innocence, n’a modifié en rien les plans de l’entraîneur autrichien.
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Dimanche, contre Clermont, Ben Yedder s’est plongé dans le football et dans son travail pour chasser les remous et les ondes négatives autour de lui. Une ligne de conduite dont il ne varie pas d’un iota depuis le début de ses ennuis judiciaires. Malgré les huées nourries des supporters clermontois à son encontre, particulièrement vives au moment de son premier but ou encore de son remplacement par Myron Boadu dans le temps additionnel de la rencontre, l’attaquant de l’ASM s’est montré imperturbable. Face à la cage, il a encore démontré le sang froid qui le caractérise et qu’ils sont peu à posséder. Peu rassurant lors de l’intersaison, où il a parfois raté des occasions importantes, et sans le moindre but inscrit dans le jeu (il a marqué deux fois sur pénalty), Ben Yedder a répondu.
À la 43e minute, il a repris, à l’affût et dans une position excentrée, une frappe de Fofana repoussée par le poteau pour marquer et donner provisoirement l’avantage au club de la Principauté. Puis il a célébré son 99e but avec le maillot à la diagonale en mimant le geste des arbitres lorsqu’ils ont recours au VAR, et en croisant les bras, à la manière d’un Pierre-Emerick Aubameyang lorsqu’il avait déjà rendu hommage à Chadwick Boseman, l’acteur décédé en 2020 qui interprétait Black Panther. Cette célébration et sa signification, seul Ben Yedder en gardera le secret.
En seconde période, un bon mouvement collectif dans lequel il est impliqué avec une bonne passe dans la surface pour Minamino, et aussi à la conclusion, a amené le troisième but de la formation monégasque. Le 100e pour l’attaquant, qui a coupé le centre de Vanderson au premier poteau, a été célébré sous le parcage encore bien garni par 500 supporters monégasques. Sans effusion particulière de la part du nouveau centenaire, qui s’est contenté d’aller embrasser Vanderson, dont la rage a été plus démonstrative.
Adi Hütter a tout de même félicité le joueur à la fin de la rencontre, dans des propos rapportés par L’Équipe : « Wissam Ben Yedder a marqué deux buts. Je le félicite car il a eu une très bonne réaction. Je salue son comportement, c’est le capitaine. On est très content de lui mais il faut saluer globalement la performance de l’équipe. J’ai une relation uniquement sportive avec lui, d’entraîneur à joueur. Nous ne parlons que du terrain et mon travail est de mettre les meilleurs joueurs sur le terrain et il en fait partie. »
Nul doute que Ben Yedder aurait préféré signer sa centième réalisation dans un contexte autre que celui suspicieux qui l’entoure à l’heure actuelle et qui jette un coup de froid au sein même de ses supporters. Pendant que l’enquête suit son cours, Monaco a décidé de faire confiance à son buteur et d’avancer avec lui. Mais le club se veut discret dans sa communication autour du joueur. Son 33e anniversaire fêté le 12 août, soit la veille du déplacement en Auvergne, n’a fait l’objet d’aucune publication de la part de l’ASM, qui sait qu’elle avance sur des œufs par rapport au tribunal d’opinion, forcément plus prompt et vindicatif que celui de la justice.
