Quantcast

L’ASM prend la main

Après avoir pas mal navigué à vue début 2024, l’ASM garde le cap grâce à son importante victoire face à Brest (2-0) et prolonge sa série d’invincibilité.

Dimanche, l’AS Monaco a entamé de façon idéale la semaine la plus importante de sa saison. On pouvait difficilement imaginer, en début d’exercice, que l’enchaînement Brest-Lille (où Lille-Brest, comme il avait été originellement programmé en 29e et 30e journées), allait se transformer en une bataille homérique pour la seconde place et la Ligue des champions. L’aménagement du calendrier, pour favoriser les clubs européens dont Lille faisait encore partie récemment, a contribué à réduire le temps d’attente entre ces deux actes. Le premier n’aura sans doute pas tenu toutes ses promesses, mais l’ASM a bien rempli ses devoirs en quittant la Bretagne avec trois points de plus dans son escarcelle. Rien ne fut simple pour les Monégasques, opposés à une équipe brestoise moins en verve depuis quelques semaines mais dont les défenses restaient difficiles à percer. Et pour l’emporter, ils ont dû payer un lourd tribut.

Privé d’Aleksandr Golovin et d’Ismail Jakobs, Adi Hütter a chamboulé ses plans et le onze de ces dernières semaines, qui avait permis à l’ASM d’enchaîner. Exit le 4-4-2 (ou 4-2-3-1) et retour de son système fétiche en 3-4-2-1. Le technicien autrichien a immédiatement fait confiance à Guillermo Maripan pour son retour de blessure, et a également fait le choix de placer Krépin Diatta en piston gauche au détriment de Kassoum Ouattara. Le plan de jeu n’a pas été franchement convaincant en première période, où l’ASM s’est montrée particulièrement empruntée, ne réussissant que trop rarement à trouver Folarin Balogun en pointe, préféré à Wissam Ben Yedder. Subir ne l’a pas empêché de prendre les devants (40e) grâce à une frappe petit filet opposé depuis l’entrée de la surface de Denis Zakaria. Le milieu de terrain marque peu, mais quand ça lui arrive, il aime aussi marquer les esprits, à l’image de son doublé contre Nice (3-2, le 11 février). On avait oublié son but de la tête lors du match aller contre Brest (2-0, le 5 novembre), alors le Suisse s’est employé à rendre son ouverture du score bien plus mémorable cette fois.

Monaco peut faire le trou en cas de succès face à Lille

Ce but, entaché d’une situation litigieuse en pleine surface après un duel entre Takumi Minamino et Le Cardinal, peut-être victime d’une charge irrégulière de la part du Japonais, a constitué une bien cruelle ironie pour des Brestois qui se sont souvent plaints de l’arbitrage cette saison. Déjà contre Monaco, lors du match aller, et pas plus tard que cette semaine, après s’être sentis floués face à Lyon lors de dernier week-end. De cette chape de plomb installée par les Brestois qui a fait pression pendant une semaine sur la direction de l’arbitrage et ses hommes, se trouve peut-être la raison qui fait que l’ASM n’est pas totalement sortie indemne de la rencontre. Si les hommes d’Adi Hütter, bien plus énergiques après la pause, ont fait le break grâce à un bon mouvement collectif conclu par Minamino (48e), ils n’ont pas vraiment pu empêcher la tension de monter d’un cran. On savait les joueurs d’Éric Roy redoutables au pressing défensif à haute intensité, mais celui visant à faire sortir l’ASM de ses gonds ne l’a pas moins été.

C’est d’abord Eliesse Ben Seghir qui a craqué (90e+1), envoyant Magnetti valser au sol après un tête contre tête. Puis c’est un Wilfried Singo (90e+5), par terre, qui s’est rendu coupable d’un mauvais geste, en mimant un coup de pied en direction de Le Douaron, sans atteindre sa cible. Deux expulsions qualifiées de « stupides » par Hütter, qui n’ont pas davantage calmé un Roy hargneux sur son banc de touche, et qui ont terni le tableau de cette si belle opération. Car en empochant sa troisième victoire consécutive, en prolongeant sa série d’invincibilité à sept rencontres, et en faisant chuter Brest sur sa pelouse pour la première fois depuis le 29 octobre, l’ASM négocie le premier tournant de ce sprint final de la meilleure des manières. C’est désormais elle qui a la main. Dimanche soir, les Asémistes comptaient deux points d’avance sur leur adversaire du jour et trois sur le prochain. Un succès face à Lille pourrait donner l’occasion aux Rouge et Blanc de mettre les voiles. Il est temps.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.