Les supporters présents au Groupama Stadium n’ont peut-être pas tous pu apprécier le 114e but de Wissam Ben Yedder sous le maillot de l’AS Monaco. La faute à un brouillard tenace, conséquence d’un déluge de fumigènes craqués par les supporters lyonnais pour rendre encore un peu plus maussade cette météo diluvienne qui s’est abattue toute la journée durant sur la capitale des Gaules. L’épaisse fumée provoquée par ces engins pyrotechniques a obligé l’arbitre à faire patienter tous les acteurs pendant quatre minutes avant de pouvoir les lancer. La purée de pois ne s’était pas totalement dissipée quand le coup de sifflet salvateur de Bastien Dechepy a résonné dans l’antre de Décines et pas davantage lorsque Ben Yedder a frappé. Comme l’éclair.
Son dernier but remontait au 4 février, contre Le Havre (1-1), une éternité pour lui, et il venait de traverser sa neuvième rencontre sans marquer, ce qui ne lui était plus arrivé depuis son aventure toulousaine. Face à l’OL, Il aurait pu attendre quelques minutes de plus que cela n’aurait pas changé grand-chose, mais non. Après 701 minutes d’abstinence, le capitaine monégasque a dit « stop » et n’a pas voulu en ajouter une de plus à un compteur qui tournait déjà depuis trop longtemps. 21 secondes ont suffi à Ben Yedder pour retrouver le chemin du but, concluant une transition rapide initiée par une récupération au milieu de terrain de Maghnes Akliouche.
Une heure plus tard, l’international français a récidivé, cette fois de la tête sur une galette de Youssouf Fofana. Son 13e but en Ligue 1 de la saison est autrement plus symbolique puisqu’il lui permet cette fois d’atteindre la barre symbolique des 115 buts paré du maillot à la diagonale, égalant ainsi Lucien Cossou (1959-1965). Un total qu’on ne pensait plus voir un Monégasque atteindre tant l’ASM n’a jamais pu garder ses buteurs suffisamment longtemps pour ça. Le dernier en date, Radamel Falcao (83 buts), s’était tout juste approché des 89 réalisations de Christian Dalger, mais Ben Yedder l’avait déjà dépassé depuis longtemps.
Aller chercher Delio Onnis et ses 223 buts est illusoire, mais sur les trois matches qu’il reste à Ben Yedder, dépasser Cossou pour devenir seul deuxième meilleur buteur du club est largement envisageable. Il n’en était d’ailleurs pas loin, ce dimanche, lorsqu’il a trop croisé sa frappe (62e) où lorsqu’il s’est vu refuser un but pour un hors-jeu loin d’être évident (78e). L’avenir dira ensuite quelle importance accorder à l’international français et sa performance dans l’histoire du club. Mais ça, ce n’est pas pour tout de suite, pas encore.
