Vendredi, Adi Hütter a accordé un long entretien à L’Équipe. L’occasion de dresser un bilan de cette saison qui a permis à l’AS Monaco d’atteindre la 2e place et retrouver la Ligue des champions. L’entraîneur autrichien a notamment évoqué la période compliquée du début de l’hiver, où il a pu être mis en danger : « Vous pouvez le sentir de toute façon. Après Rouen (l’élimination en 8es de finale Coupe de France, 1-1, 5-6 aux tirs au but, le 8 février), vous savez que si vous perdez le match suivant, ou les deux suivants, les dirigeants vont commencer à se poser des questions… C’est normal. Vous sentez que ça va commencer à être un sujet. »
Hütter estime que la victoire acquise contre Nice (3-2, le 11 février) a été le tournant de la saison et possiblement de son avenir sur le banc monégasque : « Si on avait perdu ce match, on aurait été à 7 points de Nice, les rumeurs auraient grossi et vous ne savez pas ce que le propriétaire (Dimitri Rybolovlev) et Thiago (Scuro, le directeur général) auraient alors décidé. Pour moi, c’est le tournant parce qu’en gagnant ce derby, au lieu d’être à 7 points de Nice, on est revenu à 1 point. » Ce sont notamment deux joueurs avec qui il a un lien fort, Denis Zakaria et Takumi Minamino, qui lui ont permis des succès importants : « Les gars ne jouent pas pour moi, ils jouent pour l’AS Monaco. Mais vous savez – et je pense à Montpellier (2-0, le 12 mai) – les images peuvent dire plus que mille mots. »
« Quand une crise commence à pointer, j’essaie de me montrer encore plus fort »
Dimanche dernier, le technicien monégasque a notamment été porté par ses joueurs sur la pelouse de la Mosson. Un moment qui l’a profondément touché : « Peut-être que les joueurs ont entendu ces rumeurs, et ils ont montré leur réaction. Croyez-moi, ç’a été l’un des plus beaux moments de ma carrière d’entraîneur. Avoir ce retour de la part de mes joueurs, ça signifie beaucoup pour moi. Beaucoup m’ont dit : « Coach, vous le méritez. » Je suis très proche d’eux. Je suis parfois dur, parfois doux. Je ne suis pas du genre à dire qu’on a gagné deux ou trois matches et que ça va rouler après ça : non, je continue. Je les remercie vraiment d’avoir compris comment était mon management. J’aime mes joueurs, tous mes joueurs. Je pense qu’ils le ressentent. »
Si Hütter a pu compter sur le soutien de ses joueurs, il a expliqué que lui aussi se devait de suivre sa ligne directrice et ne pas changer son fusil d’épaule : « Ce n’est pas ma façon de voir les choses. Déjà parce que ça aurait montré aux joueurs que leur entraîneur n’est pas sûr de lui. Je suis toujours ma feuille de route. Ce n’était pas ma première année en tant qu’entraîneur. Je sais qu’on connaît toujours des hauts et des bas au cours d’une saison (…). En janvier et février, je n’ai jamais eu de doutes parce que je savais qu’il nous manquait plusieurs joueurs, à cause de la CAN, de la Coupe d’Asie, on avait des blessés – on n’a d’ailleurs pas été verni sur le sujet. Mais ça fait partie du foot. Quand une crise commence à pointer, j’essaie de me montrer encore plus fort. »
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