Ce samedi (19h), l’AS Monaco affronte un promu, l’AJ Auxerre, son second en seulement quatre journées de Ligue 1 après Saint-Étienne en levée de championnat. Un adversaire contre lequel il faudra confirmer les bonnes dispositions entrevues en août et qui pourrait permettre à ses attaquants de sortir de leur mutisme.
Les trêves internationales sont souvent calmes du côté du Rocher. Il faut dire que les nombreuses absences dues aux sélections écrèment une grande partie du vestiaire. Pour cette fois, une majorité du groupe était encore là, mais chez les attaquants, George Ilenikhena a quand même dû se sentir un peu seul, sans doute, avec Folarin Balogun ayant traversé l’Atlantique pour aller jouer aux États-Unis quand Breel Embolo a fait un déplacement plus court pour rejoindre la Suisse. Le jeune Nigérian, qui a fêté ses 18 ans au mois d’août, n’aura sans doute pas pris ombrage trop longtemps de ces deux absences. Même si la concurrence tire le groupe vers le haut, Ilenikhena en aura profité pour parfaire ses automatismes et renforcer ses liens avec ses nouveaux coéquipiers, qu’il a découverts en juillet seulement.
Pour l’aider à se fondre dans le moule, il peut notamment compter sur Kassoum Ouattara. Le latéral gauche, qui a vu la voie se dégager quelque peu à son poste avec le départ d’Ismail Jakobs, a expliqué prendre ce rôle à cœur au service de son ancien coéquipier d’Amiens : « Je pense que je dois jouer ce rôle de grand frère avec lui pour qu’il puisse bien s’intégrer dans le groupe. » Pour l’heure, Ilenikhena est comme ce poisson rouge gagné à la fête foraine encore dans son sac plastique et que l’on trempe dans l’eau de l’aquarium pour lui permettre de s’habituer à la température de son futur habitat. Malgré un transfert estimé à 20 millions d’euros, bonus compris, Adi Hütter l’utilise avec parcimonie depuis le début de la saison. 9 minutes contre Saint-Étienne, 26 contre Lyon puis 25 contre Lens, soit une heure de jeu en trois rencontres. L’Autrichien a préféré faire confiance à ceux qui étaient déjà là l’an dernier pour démarrer les rencontres, Embolo et Balogun.
Et les entrées en jeu d’Ilenikhena n’ont pas forcément été très concluantes, même s’il aurait sans doute pu ouvrir son compteur en compétition face à Lyon, devancé par Lamine Camara pour couper le centre de Ouattara. L’ancien du Royal Antwerp doit pour l’heure se contenter de bouts de matches et de ses deux buts inscrits en amicaux, contre le Feyenoord Rotterdam et contre le Genoa. Mais il n’est pas impossible que la donne puisse changer à Auxerre. « Demain (samedi), vous verrez peut-être des joueurs auxquels vous n’avez pas pensé », a claironné Hütter en conférence de presse vendredi. L’annonce du groupe n’ayant pas révélé d’invité surprise, c’est donc avec plus ou moins les mêmes hommes que le technicien pourrait concocter un cocktail un peu différent de celui servi depuis trois matches.
Il y a plusieurs raisons à cela. Après 270 minutes de jeu mais 373 minutes en cumulé pour les trois attaquants, ni Balogun, ni Embolo ni Ilenikhena n’ont encore réussi à trouver le chemin du but. Les Rouge et Blanc ont eu du mal à marquer lors des trois premiers matches (4 buts) au regard des nombreuses occasions qu’ils se sont procurés, en particulier contre Saint-Étienne et Lyon, et Balogun et Embolo ont tour à tour eu leur lot d’occasions manquées, obligeant à dresser le constat qu’il manquait un tueur de sang-froid dans cette équipe. Le premier continue de traîner son gros manque de confiance quand le second reste irrégulier. C’est là que le troisième larron de l’attaque peut intervenir et saisir sa chance, histoire aussi de ne pas commencer à regretter de trop un Wissam Ben Yedder et ses vingt buts par saison minimum. Face à Auxerre, sortir du mutisme ne serait pas une mauvaise chose, surtout avant Barcelone et la Ligue des champions. Marquer régulièrement, c’est en quelque sorte s’assurer de continuer à faire le tour du bocal en toute quiétude sans en devenir un agité. La sérénité, tout ce que recherche un attaquant.