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Quand Gallardo était applaudi par l’Abbé-Deschamps

Il y a un peu plus d’un an et demi, en décembre 2022, Eliesse Ben Seghir avait révélé tout son talent sur la pelouse de l’Abbé-Deschamps. Mais 22 ans plus tôt, un autre Monégasque à la chevelure ébouriffée avait fait merveille dans l’Yonne, un certain Marcelo Gallardo. Le prodige argentin, qui disputait alors sa première saison avec l’AS Monaco, a été l’un des chefs d’orchestre du collectif de Claude Puel pour mener le club de la Principauté à son septième titre de champion de France. Et la partition délivrée par le maestro monégasque le soir du 12 mars 2000 à l’Abbé-Deschamps en a notamment été l’un des points d’orgue.

La 28e journée de D1 voit l’ASM se déplacer à Auxerre pour tenter de surmonter la désillusion engendrée par l’élimination face à Majorque en huitièmes de finale de la Coupe de l’UEFA. Le leader, très net leader même, du championnat de France se fait corriger en Espagne (1-4) par le 9e de la Liga, après une prestation catastrophique au début du mois. Lors du retour, l’ASM l’emporte (1-0) sur un score qui ne lui permet pas de combler son écart et voit ses prétentions européennes balayées avant l’arrivée du printemps. Sur ce match retour, Gallardo, va même se faire expulser injustement, écopant d’un deuxième avertissement où il est victime d’une faute en pleine surface et où l’arbitre croira à une simulation. Un sentiment de revanche dont Auxerre fera les frais quelques jours plus tard.

Face au marquage individuel cher à Guy Roux, Marcelo Gallardo promène Cyril Jeunechamp d’un bout à l’autre du terrain. Insaisissable, l’Argentin monte progressivement en régime et fait parler la poudre sur plusieurs coups de pied arrêtés. Le portier adverse Fabien Cool est vigilant pour garder son équipe dans le match en première période, mais il s’inclinera finalement à deux reprises et dès la reprise du second acte. D’abord sur un corner tiré par le n°10 monégasque, qu’il a d’abord boxé des deux poings mais que Leonard a repris d’une belle volée du droit (1-0, 49e), puis sur un coup franc direct du meneur de poche, qu’il ne peut qu’effleurer (2-0, 64e).

Deux buts qui mettent Monaco à l’abri et qui lui permettent de foncer vers le titre, avec 13 points d’avance sur Lyon à six journées de la fin. Deux buts qui libèrent encore un peu plus le génial argentin que Didier Roustan n’aurait pas renié. Des gestes de classe, des orientations de jeu sublimes pour ses partenaires, il régale et l’addition aurait pu être plus lourde. À sa sortie, à la 89e minute, l’international ciel et blanc aura même droit aux applaudissements du public de l’Abbé-Deschamps, qui ne s’y est pas trompé et qui a su reconnaître la valeur de l’adversaire. « Entre Monaco et nous, il y a une classe de différence », admettait Guy Roux, l’iconique entraîneur auxerrois. Cette classe portait un nom : Marcelo Gallardo.

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