Menés de deux buts après l’heure de jeu, les Monégasques ont montré une nouvelle fois leur force de caractère pour ramener un point d’un périlleux déplacement à Zagreb (2-2). Mohammed Salisu et Denis Zakaria ont remis l’ASM dans le match.
Il y a sans doute quelque chose qui tient du miracle dans ce résultat. Les 90 minutes passées sur la pelouse du Dinamo Zagreb n’auront rien eu d’une partie de plaisir pour les joueurs de l’AS Monaco, qui ont échappé à la correctionnelle. Pendant une heure et demie, les Monégasques ont subi les affres de la météo croate, des hallebardes tombant en continu et qui ont détrempé le terrain, le rendant à la limite du praticable, voire pas du tout. Face à une équipe revancharde, dans un stade Maksimir à moitié vide et dans une ambiance plutôt lugubre, c’est comme si tous les éléments étaient réunis pour faire tomber les étoiles Monégasques, loin de leurs bases, resplendissantes depuis leur victoire contre Barcelone il y a quinze jours.
Dans leur façon bien à eux d’aborder une rencontre, les hommes d’Adi Hütter ont rapidement tenté de poser le pied sur le ballon, meilleur moyen de maîtriser un terrain difficile. Mais ils ont vite compris que ce plan de jeu ne serait pas aussi évident à tenir. Zagreb s’est procuré les deux premières situations chaudes de la rencontre (4e, 10e) avant que Takumi Minamino n’échoue de façon improbable devant Nevistic, seul devant le but (13e). Les Rouge et Blanc ont essayé de calmer le jeu et de pratiquer leur football mais le terrain gorgé d’eau n’a pas facilité le jeu plutôt léché fait de passes rapides qu’ils pratiquent depuis le début de la saison.
Sur un rectangle vert aussi épouvantable, c’est même Zagreb qui a semblé avoir l’approche gagnante. Procédant uniquement en transition, les Croates ont dominé dans l’engagement physique, parfois trop en bénéficiant de la mansuétude de l’arbitre allemand Harm Osmers, et chaque incursion dans le camp monégasque pouvait laisser craindre le pire. Une crainte confirmée dans les dernières secondes du temps additionnel, où le bloc asémiste s’est effrité sur un contre de 80 mètres conclu par Sucic (0-1, 45e+3).
Salisu redonne espoir à l’ASM
Les conditions ont empiré et cette ouverture du score, véritable coup du sort pouvait laisser présager le pire, tant la pratique du football était décidément bien compliquée sur cette pelouse. Pourtant, les joueurs du Dinamo ont montré qu’il était possible de se projeter rapidement. Comme sur le but du break, un exploit en solitaire de Baturina (0-2, 66e), celui qui a semblé enterrer les chances monégasques. Incapables de faire ces mêmes différences balle au pied, trop souvent enfermés dans l’axe où la densité croate a coupé les circuits de passe, les coéquipiers de Zakaria ont alors trouvé une autre arme pour renverser la table : les coups de pied arrêtés.
Sur un corner tiré par Maghnes Akliouche au second poteau, Salisu s’est arraché pour réduire l’écart (1-2, 74e) et laisser l’ASM rêver d’un retour dans le dernier quart d’heure de la rencontre. Ce sera chose faite quelques secondes après une énorme occasion gâchée par Minamino (87e). Balogun a obtenu une faute dans la surface et l’agressivité croate a été enfin sanctionnée à sa juste mesure par l’arbitre de la rencontre, qui a désigné le point de pénalty. Denis Zakaria, d’une frappe puissante dans la lucarne gauche, a remis les deux équipes à égalité (2-2, 89e). Un nul mérité par rapport à la physionomie du match et plutôt heureux par rapport au scénario.
Après Montpellier et le but de Lamine Camara à la 98e minute, Monaco s’en sort encore très bien, cette fois pour conserver son invincibilité qui s’étend donc à huit rencontres. Les Asémistes n’ont toujours pas perdu cette saison et rendre les armes ne semble pas faire partie de leur vocabulaire. Qu’ils en profitent, car ils ont pour l’instant une bonne étoile au-dessus de leurs têtes.