Deuxième match de la semaine pour l’AS Monaco et deuxième déplacement. Cette fois, les Monégasques se rendent à Strasbourg, samedi (17h), pour le compte de la 11e journée de Ligue 1.
À Bologne, en Ligue des champions, les Monégasques se savaient attendus au tournant. Loin d’être séduisants, ils ont au moins eu le mérite d’être convaincants dans leur attitude, ce qui leur avait fait cruellement défaut quelques jours plus tôt lors de la réception d’Angers en Championnat. Ce manque d’engagement et d’intensité avait fait sortir Adi Hütter de ses gonds. Il faut dire que les Rouge et Blanc se devaient déjà de réagir après avoir été battus par Nice dans le derby une semaine plus tôt et l’orgueil n’avait pas tout à fait répondu présent contre l’une des plus faibles équipes de L1 qui venait seulement de remporter son premier match de la saison. Le déplacement en Italie était donc l’occasion de remettre les compteurs à zéro et c’est ce qu’aura permis cette courte victoire.
À Strasbourg ce samedi, il s’agira maintenant d’enchaîner afin de relancer une dynamique, surtout en Ligue 1 puisque cela fait désormais trois matches que l’ASM ne parvient plus à gagner. Et le visage de l’équipe sera de nouveau scruté par Hütter avant que tout ce petit monde ne s’éparpille aux quatre coins du globe pour rejoindre les sélections. C’était d’ailleurs été un des thèmes récurrents de sa conférence de presser : « Il faut faire attention, car parfois en Ligue 1 notre attention peut être un peu moins élevée. » Une petite phrase qui ne paie pas de mine mais qui a tout de même le mérite de dire les choses. Avant que Monaco ne soit tenu en échec par Lille, il venait de s’emparer seul de la tête de la L1, deux points devant le PSG. Trois matches plus tard, Monaco compte six points de retard sur le club de la Capitale et n’est plus « que » troisième, à égalité avec l’OM.
Se sont-ils vus trop beaux, trop tôt ? Probablement, à l’image de la sortie d’Eliesse Ben Seghir dans la semaine qui a suivi la défaite contre Nice et précédé la déroute face à Angers et qui affirmait que la formation asémiste ne comptait aucune autre équipe supérieure à elle en L1. La sortie n’a pas été du goût d’Hütter, qui a immédiatement rappelé à l’ordre son joueur. Mais cela n’a sans doute pas empêché une certaine suffisance de se diffuser dans la semaine et la punition est tombée. Un coup de semonce pour remettre tout le monde dans le droit chemin et la rencontre à Bologne l’a démontré. L’ASM a d’abord pris le match par le bon bout avant de faire le dos rond quand elle a eu plus de mal à jouer son jeu pour ensuite l’emporter avec du caractère. Le fait d’ailleurs de pouvoir être quasiment assuré d’être qualifié pour les barrages, à 99,6%, pourra aussi permettre aux Rouge et Blanc de s’investir plus mentalement sur le pain quotidien du championnat.
D’autres ont pu avancer que le coup de mou de Monaco est surtout venu de l’absence d’un seul homme, Denis Zakaria. Blessé avant le derby, le Suisse a raté trois matches dont les deux premières défaites de la saison. Son absence a indubitablement pesé, car Soungoutou Magassa et Aleksandr Golovin n’ont pas été au niveau respectivement contre Nice et Angers, mais le premier s’est rattrapé mardi avec une belle prestation qui lui redonnera confiance. Il lui faudra rééditer car ni Zakaria ni Golovin ne seront là. L’absence de Mohammed Salisu depuis le retour de trêve pour une blessure à l’ischio droit a été beaucoup moins commentée mais elle a aussi pesé. Certes, les solutions de remplacement étaient bien plus qualitatives qu’au milieu mais le Ghanéen permettait aussi à Thilo Kehrer d’être sur son meilleur pied, contrairement à son association avec Wilfried Singo, qui lui n’a besoin de personne pour briller. La bonne nouvelle, c’est que Salisu est de retour, et même s’il semble illusoire de le voir dans le onze, la présence d’un homme, ça change aussi le visage d’un groupe.