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Le cœur et les couilles

Ce dimanche (20h45), Monaco se déplace au stade Vélodrome pour affronter le Marseille de Roberto De Zerbi. Une affiche de la 13e journée qui permettra de voir si l’ASM peut s’affirmer comme la deuxième force du championnat, en attendant Paris, qui se présentera plus tôt que prévu.

Les Monégasques ne sont pas près d’oublier ce qu’il s’est passé le 25 août 2021. Un an plus tôt, l’AS Monaco venait d’entamer un nouveau cycle sous la direction de Paul Mitchell et de Niko Kovac. Après deux saisons difficiles, le club de la Principauté avait alors signé son retour au premier plan et disputait les barrages de la Ligue des champions. En affrontant le Shakhtar Donetsk, c’est la première fois que l’ASM faisait face à Roberto De Zerbi. L’entraîneur italien, qui s’était révélé avec Sassuolo, avait alors choisi une étape suivante un peu plus exotique. Ce soir d’août, Monaco subissait une élimination cruelle, marquée par un but contre son camp malheureux et malchanceux de Ruben Aguilar.

Si la déception sportive avait déjà été difficile à digérer, il avait fallu en plus supporter les déclarations d’après-match du technicien transalpin : « Monaco a eu beaucoup d’occasions. Ils avaient la technique, le physique, les jambes et de bonnes individualités. Mais nous avons quelque chose que Monaco n’a pas : du cœur et des couilles… » C’est peu de dire qu’ils sont nombreux, parmi les supporters des Rouge et Blanc, à se souvenir de cette sortie cassante et un peu blessante, et qu’ils le sont tout autant à voir ce match comme une sorte de revanche à prendre sur celui qui officie désormais sur le banc de l’OM. Ce soir-là, le constat de De Zerbi n’était peut-être pas totalement erroné et la suite du parcours monégasque a montré que l’ASM avait une véritable fragilité mentale et des cadres pas à la hauteur.

Que dire de ce qu’il s’est passé mercredi contre le Benfica (2-3) en Ligue des champions ? Les Monégasques peuvent se sentir lésés des décisions arbitrales qui ont fait couler énormément d’encre, et peuvent se scandaliser. Mais comme l’a rappelé Adi Hütter, « l’arbitre de Benfica n’est pas coupable du tir d’Embolo sur le poteau, des grosses erreurs, notamment celle de l’égalisation à 1-1, ou des buts concédés en fin de match ». Réduits à 10 après le renvoi au vestiaire de Wilfried Singo, les joueurs de la Principauté ont pourtant montré du caractère pour reprendre l’avantage à la 67e minute grâce à Soungoutou Magassa. Mais ils n’ont pas su tenir jusqu’au bout quand Benfica a poussé et ont plié jusqu’à rompre. Deux fois.

Ils avaient un peu mieux géré leur infériorité numérique en janvier dernier au stade Vélodrome, forcé de jouer 80 minutes à dix après l’exclusion de Guillermo Maripan. Là, ils avaient montré qu’ils avaient « du cœur et des couilles », selon l’expression désormais consacrée, pour réaliser cette performance, reprenant l’avantage en seconde période et ne cédant que sur un exploit individuel (une frappe de loin) de Balerdi, mais sans jamais se montrer inférieur à l’OM. On n’en attend pas moins dimanche soir. Mais si le cœur est un muscle et que l’appareil reproducteur masculin en est doté de plusieurs, les Monégasques devront se rappeler que le cerveau en est aussi un, le plus complexe et élaboré du corps humain. Il semble intuitivement se prêter un peu moins à ce type de match émotionnellement fort dans ce contexte bouillant, mais leur salut viendra peut-être de là. C’est en tout cas ce que leur a demandé leur entraîneur.

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