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Bahlouli : « À Monaco, tu ne peux pas faire trop de scandale »

Farès Bahlouli s’est livré à So Foot. L’ancien joueur de l’AS Monaco (11 matches entre 2015 et 2017), sans club depuis juillet 2023, est notamment revenu sur son passage en Principauté, et s’est épanché sur un envers du décor loin d’être rose. Le début de l’histoire semblait pourtant idyllique selon ses dires : « Tout se passe bien, je suis content. On tisse vite des liens avec Luis Campos. (Leonardo) Jardim et lui me kiffent vraiment. Je sens que je suis dans le projet. Je joue les deux premiers matchs de championnat (3e et 5e journées, NDLR) et les qualifications pour la Ligue des champions. »

Si son surpoids a souvent été pointé du doigt, les ennuis physiques ne l’ont pas non plus épargné et, en l’occurrence, une pubalgie tenace a freiné sa progression : « Je ne veux pas m’arrêter. Quand tu sens que c’est le moment où ça se passe bien, où tu joues… tu forces. Je suis au bout du bout de ce que je peux. Je me rappelle : je termine l’entraînement du matin, je rentre, je fais la sieste. Et, là, je ne peux plus me lever. Je suis paralysé. À l’entraînement, je dribble trois ou quatre joueurs, j’arrive devant la cage en étant en incapacité totale de tirer ! Faire le mouvement du tir est impossible. »

« Jardim veut tellement que je joue qu’il m’envoie à l’hôpital pour que je fasse des injections »

Bahlouli a manqué plusieurs mois mais sont retour à la compétition et contrarié par d’autres blessures : « Je galère pendant un an. Je me fais opérer, j’ai encore les fils. Jardim force pour que je reprenne. Il me fait faire du vélo. Je me souviens d’une agrafe qui pète lors d’une séance. Je ne comprends pas pourquoi il insiste. Tu es jeune, tu as envie de jouer, tu n’écoutes pas ton corps. Je reprends trop tôt, avec des douleurs atroces. »

Selon le milieu offensif de 29 ans, les ennuis ont commencé à ce moment : « Un jour, Jardim veut tellement que je joue qu’il m’envoie à l’hôpital pour que je fasse des injections. Mais des grosses injections, où on te rentre des aiguilles de 25 centimètres et un produit dans le pubis. Ce n’est pas la petite infiltration. J’y vais, je passe au bloc. Bim, on injecte. Je retourne dans la pièce pour me changer. Je mets mon pantalon puis mes chaussures. Je fais un pas, deux pas, et je m’écroule. Je suis paralysé du doigt de pied jusqu’au bassin. Je ne te dis pas dans quel état je suis. Par terre, en train de crier, je rampe. Le médecin ne veut pas venir… Je ne sais pas ce qu’il se passe. (…) Et, en fait, ils m’ont injecté trop de produit. Je ne sens plus mes pieds pendant deux jours. »

Bahlouli accuse notamment le club d’avoir couvert le médecin qui avait réalisé l’infiltration mais s’en veut de n’avoir pas réalisé la pression subie : « Je suis dans le flou total. Je me dis que je vais trop loin, je pense à ma santé… Ça me met un coup. Je ne peux pas tirer sur la corde comme ça ! À quel prix ? Et puis, tu es à Monaco, tu ne peux pas faire trop de scandale. C’est une clinique privée, avec soi-disant un grand médecin, qui travaille en collaboration avec le club. Ils essaient d’étouffer le truc. « C’est bon, c’est rien, tu as retrouvé tes jambes ! Tais-toi, rejoue. » Je ne suis pas assez entouré pour comprendre que ce n’est pas normal, qu’il faut alerter. »

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