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L’heure de se réveiller

Monaco n’a toujours pas remporté le moindre match en 2025 et sa mauvaise dynamique dure depuis longtemps. La réception d’Aston Villa en Ligue des champions ne semble pas être le match le plus propice pour redresser la barre mais il y a urgence à le faire.

On se souvient du chambrage de Steph Curry à destination du public français lors des derniers Jeux Olympiques, et on imagine aisément Emiliano Martinez capable d’en faire de même, mardi soir, à l’occasion de la rencontre entre l’AS Monaco et Aston Villa. Le portier argentin est cordialement détesté dans l’Hexagone depuis une certaine finale de Coupe du monde, et il n’a rien fait pour redorer son image, bien au contraire. Le voir joindre ses deux mains gantées et les porter au creux de l’oreille n’est pas le signe d’une imagination débordante, et cette vision serait d’autant plus symbolique par ce qu’elle dit de son adversaire du jour que de la personnalité clivante et provocatrice de l’intéressée. Car Monaco dort et cela commence à durer. Le terme de crise a été employé récemment par la presse mais l’entraîneur monégasque Adi Hütter a refusé d’abonder.

Si Monaco n’est pas en crise, il dort donc, et il y a désormais urgence à sortir de cette léthargie. On pourrait imaginer, tel le Don Salluste de Louis de Funès, que quelques espèces sonnantes et trébuchantes pourraient servir de réveil aux Monégasques, mais il ne s’agit pas d’un problème de nature pécuniaire. Les Rouge et Blanc traversent une crise de confiance, n’arrivent pas à capitaliser sur leurs intentions qui leur permettent de se créer des situations, pas plus qu’ils ne parviennent à faire le dos rond. Le match perdu contre Montpellier vendredi est l’illustration parfaite de ce mal qui ronge les Monégasques, dominateurs lors du premier acte mais incapables d’inscrire plus qu’un but, et qui ont totalement sombré en seconde période.

Sur les 11 dernières rencontres, les joueurs d’Adi Hütter n’en ont remporté que deux, dont une face à une équipe amateur et qui est purement anecdotique. Avant d’affronter Villa, l’entraîneur autrichien a usé des mêmes arguments que depuis le début de la saison, à savoir qu’absence ou manque de buts ne signifiait pas absence d’occasions. Une rhétorique qui lui permet quelque part de se protéger sur son travail de mise en place de l’animation mais qui l’a forcé à reconnaître que certains de ses joueurs n’étaient pas assez décisifs : « Il n’y a pas que Golo’ qui performe moins que la saison dernière en termes de statistiques, c’est toute la ligne d’attaque qui va un peu moins bien. C’est la même chose avec Breel Embolo, Takumi Minamino et même Maghnes Akliouche, qui marque moins que l’an dernier. »

De cette litanie de noms, c’est surtout celui de Breel Embolo qui retient l’attention et cristallise l’attention. Régulièrement critiqué pour sa maladresse, le Suisse ne voulait pas se formaliser, mais il a reconnu qu’il devait être plus prudent après sa grave blessure de la saison dernière : « Tu peux manquer de repères et tu réfléchis un peu plus dans les duels ». Mais il a aussi réfuté un manque d’implication et d’engagement pour expliquer la mauvaise période du club. Son entraîneur a d’ailleurs défendu ses cadres, dont on attend forcément qu’ils secouent le vestiaire : « Breel, Thilo (Kehrer), Denis (Zakaria), Golo’, Taki (Minamino) sont des leaders qui peuvent prendre la parole, car ce sont des joueurs expérimentés. En interne, nous parlons beaucoup entre nous. » Mais plus que des mots, il faut désormais des actes pour mettre fin aux maux.