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Pour la beauté du geste

Ce mercredi, l’AS Monaco en finira avec la phase de ligue de la Ligue des champions mais pas avec la compétition en elle-même. Assuré de sortir de la poule unique, le club de la Principauté jouera face à l’Inter Milan pour tenter de décrocher une place dans le top 8.

La catastrophe n’était pas loin. Après des débuts canons en Ligue des champions, l’ASM abordait ses deux derniers rendez-vous de la phase de Ligue avec la boule au ventre et le spectre de l’élimination juste au-dessus de sa tête. Alors que les prédictions les plus optimistes envisageaient un passage possible en barrages avec 10 points, ce total paraît désormais très juste voire insuffisant à la lecture du classement établi au bout de sept journées. C’est donc une riche idée qu’a eue Monaco de battre Aston Villa (1-0) à la maison mardi dernier, alors que la formation anglaise partait sans doute un peu plus favorite dans ce face-à-face. Et avec 13 points dans la besace, les Rouge et Blanc ont désormais la certitude de vivre un nouveau tour dans cette compétition étoilée.

Le spectre des possibilités est large et les écarts entre les différents clubs serrés. Monaco pointe actuellement au 10e rang et peut donc ambitionner un top 8 qui le dispenserait de jouer deux matches supplémentaires en plein mois de février. Ce top 8 est à portée, puisque la dernière place de celui-ci est la propriété du Bayer Leverkusen, qui compte le même nombre de points que l’ASM. Mais les places les plus reculées ne sont pas non plus très loin dans la mesure où le 24e, Stuttgart, n’est qu’à trois points. Reste que pour accrocher l’une des huit places directement qualificatives pour les huitièmes, il faudra réaliser un authentique exploit en battant l’Inter Milan, l’une des plus fortes équipes que l’ASM aura eues à affronter dans cette phase de ligue, avec Arsenal et Barcelone.

Les Intéristes ne marquent pas beaucoup de buts en C1 (8), mais ils possèdent la meilleure défense, leur digue n’ayant cédé qu’à une seule reprise, contre Leverkusen (0-1). Ils seront donc un adversaire extrêmement difficile à manœuvrer et il faudra user de patience et de talents d’orfèvre pour crocheter ce verrou digne des plus grandes heures du catenaccio. La formation du Rocher a sans doute les qualités pour y parvenir mais il lui manque aussi probablement la vertu de la patience, surtout face au vice et à la ruse des Italiens. Au moins, la jeunesse monégasque pourra jouer cette rencontre totalement libérée, puisque son objectif est d’ores et déjà atteint.

Alors, quelle approche doit adopter l’équipe de la Principauté dans cette rencontre où elle est loin d’être favorite ? « Si vous me demandez si je compte faire des calculs avant le match, je vous répondrais non, a répondu Hütter en conférence de presse. Mais pendant la rencontre, en fonction des différents résultats, peut-être qu’il faudra les prendre en considération à la fin. En revanche, avant de jouer, cela n’a aucun sens pour moi d’y penser. » Une semaine plus tôt, Breel Embolo avait répondu qu’il ne comptait pas venir dans la capitale de la mode pour y faire du shopping, malgré son appétence dans ce domaine. Il semble donc y avoir un soupçon d’ambition à l’approche de cette rencontre qui ne comporte en réalité que peu d’enjeux. La composition sera un bon indicateur des véritables prétentions asémistes.

Fragilisé au niveau de sa cheville droite après un coup reçu contre Rennes, Denis Zakaria est finalement disponible et apte après des examens qui se sont révélés rassurants. La fragilité physique du milieu suisse est une épine dans le pied de l’ASM cette saison, et sa sortie peu avant l’heure de jeu face à Rennes, samedi, a montré une fois de plus à quel point elle est ultra-dépendante de lui. Pour Adi Hütter, envisager cette rencontre sans son capitaine pourrait probablement être perçu comme un premier signe de renoncement, même si aucune garantie de succès n’accompagne une éventuelle titularisation de Zakaria. Et dans le même temps, ce choix ne serait pas non plus départi d’une certaine sagesse. L’ASM et son entraîneur ont un choix cornélien à faire mais nul doute que celui du panache serait sans doute le plus apprécié.