Plus le droit à l’erreur

Au moment de recevoir Benfica pour la deuxième fois de la saison en Ligue des champions, l’AS Monaco aura certainement en tête de ne pas reproduire les erreurs commises en novembre et ces derniers mois.

En terminant à la 17e place de la phase de ligue de la Ligue des champions, les Monégasques ont eu un choix restreint pour l’adversaire de leur barrage. C’était soit le Paris Saint-Germain, soit Benfica. Les Rouge et Blanc sortent tout juste d’une nouvelle correction face au premier (1-4), un troisième revers en trois matches contre le club de la Capitale, et il aurait difficile d’espérer autre chose qu’une élimination (et deux défaites de plus) sur une double confrontation, surtout que les Parisiens ont fait valser Brest ce mardi lors de la première manche (3-0). Assurément personne, et encore moins l’ASM, n’a envie d’affronter ce PSG-là, en train de monter en gamme. Mais le hasard fait plutôt bien les choses, et Monaco a tiré Benfica. Un adversaire moins fort, même s’il a déjà battu l’équipe de la Principauté un peu plus tôt dans la saison (2-3, le 27 novembre).

Il serait donc tentant de parler de revanche à l’occasion de cette opposition, surtout au vu du scénario et des polémiques d’il y a quelques mois. C’était d’ailleurs les mots de Breel Embolo avant le tirage au sort qui a eu lieu fin janvier. L’entraîneur monégasque Adi Hütter s’est lui inscrit en faux des propos de son attaquant. Une sortie probablement plus politique qu’autre chose, car rares sont les acteurs du football à vouloir tendre un bâton avec lequel ils pourraient se faire battre, coupables d’avoir parlé trop vite ou trop tôt. Et pourtant, les Monégasques doivent bien une revanche. Aussi bien aux supporters, lassés de tant d’irrégularité sur une saison d’un centenaire qui promettait d’être historique, qu’à eux-mêmes, où ils n’ont pas évolué au niveau escompté et ont davantage enchaîné les erreurs bêtes que les victoires.

C’est malheureusement devenu le cheval de bataille d’Hütter, à qui il risque de commencer à manquer les mots pour exprimer cet état de fait tant il se répète de façon inlassable. Contre Paris, notamment, c’est sur un positionnement calamiteux de Radoslaw Majecki que les Monégasques ont encaissé le premier but de la soirée. Les erreurs sont légion à l’ASM, ce qui offre un contraste saisissant avec son début de saison où elle ne semblait jamais se fourvoyer. Et on se souviendra, non sans une certaine amertume, l’erreur de Caio Henrique contre Benfica pour offrir à Pavlidis le but de l’égalisation sur une tête en retrait trop molle. « Il y a toujours des explications mais il faut faire attention de ne pas voir ça comme des excuses, expliquait l’entraîneur autrichien. Nous avons concédé des buts trop facilement avec de grosses erreurs, c’est un domaine où nous devons progresser. »

C’est tout de même à se demander où sont les progrès depuis quelques semaines ? Collectivement, Monaco donne plutôt l’impression d’avoir régressé depuis le début de la saison et individuellement, les joueurs finissent toujours pas commettre de nombreuses erreurs. « Le football reste un jeu d’erreurs », avançait un brin fataliste Thilo Kehrer pour Nice-Matin. Il serait bon de les limiter désormais, car les Benfiquistes, qui devraient bien être guidés par le redoutable Angel Di Maria, ne manquent pas d’atouts pour faire basculer la rencontre de leur côté. Et il y a bien un autre domaine sur lequel Monaco doit absolument progresser : ses résultats dans les matches à enjeux ou face aux grosses cylindrées. Car à l’exception d’un Barcelone réduit à dix, le bilan est famélique cette saison. Il n’est pas encore trop tard pour essayer d’inverser la tendance. « Lorsque j’aurais arrêté d’apprendre, le mieux pour moi serait d’arrêter mon travail », disait Hütter. Espérons que la leçon porte rapidement ses fruits.

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