Le coup de poker

Le match contre Angers, comptant pour la 26e journée de Ligue 1, pourrait marquer un tournant dans la saison de l’AS Monaco.

Une semaine après avoir concédé un match nul plus que regrettable contre Toulouse (1-1), Monaco va devoir entamer une relance contre Angers, l’une des équipes de la seconde moitié de tableau (13e). Les Monégasques pourraient notamment en profiter pour reprendre leur place sur le podium et dépasser Nice en cas de victoire avec trois buts d’écart. De quoi rendre encore un peu plus électrique un derby qui s’annonce déjà passionnant dans quinze jours, après la trêve internationale. Ça, c’est évidemment le scénario idéal, dans lequel l’AS Monaco afficherait sa supériorité avec une certaine logique sur une méritante équipe angevine. Sauf que la vraie vie et le terrain réservent toujours beaucoup de surprises, en particulier à ceux qui se prévalent de la qualité de supporter du club princier. Il est donc essentiel de rappeler que le SCO a déjà surpris l’ASM cette saison, à l’occasion du match aller (0-1), et que c’était justement par l’un de ses anciens, Jean-Eudes Aholou, que celle-ci avait été crucifiée.

L’Ivoirien ne sera pas là, suspendu, et ce n’est sans doute pas un mal, même si son but improbable (une frappe de loin du gauche en pleine lucarne) avait sans doute peu de chance de se répéter. Mais pour Monaco, peu importe l’adversité en face quand on est aussi mal servi par soi-même. Les hommes d’Adi Hütter peuvent souvent s’en prendre à eux-mêmes lorsqu’ils concèdent des points bêtement, comme ce fut encore le cas contre Toulouse. L’entraîneur autrichien semble toutefois avoir trouvé à qui s’en prendre et à qui faire payer une nouvelle erreur. Pas à son vice-capitaine Thilo Kehrer, l’un de ses relais, pourtant redevenu aussi friable que lorsqu’il portait le maillot du Paris Saint-Germain, et impliqué sur le but toulousain. Le responsable désigné est bien le portier polonais Radoslaw Majecki, devenu titulaire il y a un peu plus d’un an à la place de Philipp Köhn et annoncé remplaçant à l’occasion de cette rencontre dans la presse après la mise en place effectuée lors du dernier entraînement avant le départ pour l’Anjou.

Il y a un an, Hütter avait justifié un changement et ce choix fort par le doute que le Suisse, alors titulaire, avait mis dans les têtes. Ce doute s’est revu vendredi dernier face à Toulouse, à l’image de cette incompréhension entre le gardien et Kehrer. Les résultats trop moyens des derniers mois et la fébrilité affichée par Majecki ont fait le reste. Par ce changement, qui devrait acter une nouvelle valse dans la hiérarchie des gardiens, Hütter ne tente ni plus ni moins qu’un coup de poker avec une main tout au plus moyenne. Plus qu’un gain de qualité, c’est davantage dans la dimension psychologique que l’Autrichien espère voir les effets immédiats. Un électrochoc pour réveiller son équipe dans le sprint final et rééditer la performance de la saison passée, où le changement avait apporté une plus grande imperméabilité défensive. C’était aussi le cas en début de saison, quand Köhn remplaçait au pied levé un Majecki blessé. « La folie, c’est de faire toujours la même chose et de s’attendre à un résultat différent », disait Einstein. Hütter n’est pas fou, et il n’escompte pas un résultat différent de celui produit il y a un an.

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