Ce samedi, l’AS Monaco entame « le coup d’envoi de la dernière ligne droite », selon les mots d’Adi Hütter, par un derby contre Nice. La formation asémiste a toutes les cartes en main pour rééditer sa performance de la saison dernière, à savoir terminer à la deuxième place et se qualifier directement en Ligue des champions.
La Ligue 1 pourrait trouver son épilogue ce week-end. Le Paris Saint-Germain connaîtra son 13e sacre national cette saison et ni Marseille, ni Monaco, ni aucun autre supposé « gros » du pays n’aura fait le poids face au mastodonte parisien. Le club de la Capitale possède 19 points d’avance sur son dauphin marseillais et selon les résultats du samedi, il pourrait être titré sans avoir même à jouer. Le gouffre qui sépare le leader de ses poursuivants et l’absence de suspense qui en découle, est inversement proportionnel au faible écart qui anime la lutte pour le podium et la Ligue des champions.
Honneur au Sud de l’Hexagone, qui se livre une bataille intense et très indécise. Avec 59 points, Marseille mène de deux longueurs devant Monaco et Nice (57 points), qui ne se départagent qu’au nombre de buts marqués (51 contre 50 en faveur de l’ASM). Le derby entre les deux équipes de ce samedi n’en sera que plus prometteur, et même s’il n’aura rien de décisif encore, il peut faire très mal à l’une ou l’autre des deux équipes. Les Monégasques sont actuellement mieux placés que la saison dernière, où ils comptaient 46 points après 26 journées. Ils étaient également troisièmes, un point derrière Brest, et trois devant Lille et Nice. Selon le modèle prédictif d’Opta, Monaco a 54% de chances de terminer sur le podium de Ligue 1 en fin de saison, contre seulement 21.9% pour Nice.
Éviter les cadeaux à l’adversaire
Dans L’Équipe, Adi Hütter avait défendu son bilan par les chiffres, plus élevés que ceux de la saison passée. « On a un point de plus que la saison dernière à la même période, avait-il fait remarquer avant d’enchaîner. Notre différence de buts est supérieure de huit buts. Ce sont des faits, ils ne mentent pas. » Les critiques se sont amoncelées sur le technicien autrichien ces dernières semaines, qui a souvent fait figure de coupable idéal. Toutes n’étaient sans doute pas méritées mais la lecture de la saison apporte son lot de nuances par rapport aux chiffres présentées, de même que certains chiffres peuvent aussi servir à mesurer quelques impressions.
À commencer par celui de la porosité défensive de l’équipe, souvent caractérisée par des erreurs à répétition et un faible nombre de clean sheets (8). Si Monaco ne fait pas office de modèle du genre en défense, il est pourtant dans les clous, avec 33 buts encaissés, ce qui en fait la sixième défense du championnat, et c’est mieux que Marseille ou Lyon et à peine moins bien que Nice (31). C’est surtout l’impression générale qui n’est pas très bonne, avec les cadeaux faits à l’adversaire et des rencontres de Ligue des champions qui ont souvent aussi montré un Monaco plus en difficulté sur l’aspect défensif et concédant de nombreux buts. Pour cette fin de championnat, Hütter espère que le retour de Köhn dans le but aura un impact positif, mais celui-ci devra se montrer performant, alors qu’il n’offre que des garanties toutes relatives.
Améliorer le bilan face aux gros
Mais pour aller chercher une place en C1, Monaco va devoir radicalement changer son visage face à ses concurrents directs en cette fin d’exercice. C’est dans ces confrontations directes que le bât blesse pour les hommes d’Adi Hütter. Les Rouge et Blanc ont à peine existé contre Paris (2-4 et 1-4), et ont perdu contre Marseille, Nice et Lille sur le même score (1-2). Selon les chiffres de la LFP, l’ASM a remporté seulement 0,89 point en moyenne sur neuf matches contre les équipes du top 8, qui comprend aussi Strasbourg et Lens. La bonne nouvelle, c’est que Monaco va pouvoir sensiblement améliorer cette statistique peu reluisante d’ici là.
La mauvaise nouvelle, c’est que le club de la Principauté a probablement le calendrier le plus difficile de ses concurrents avec cinq de ses huit derniers matches contre Nice, Marseille, Lyon, Strasbourg et Lens. Quatre d’entre eux se joueront à domicile, ce qui n’est pas un mal vu les difficultés pour voyager de l’ASM depuis quelque temps, mais ce calendrier peut tout aussi bien permettre à Monaco de faire de vraies différences comme de s’écrouler totalement. Les joueurs princiers auront pour eux de pouvoir travailler sereinement pendant une semaine pleine sans être bousculés par la marche forcée dictée par le calendrier infernal. Ils n’ont désormais plus que ça à jouer. La première réponse ne va donc pas mettre longtemps à arriver. On l’attend avec impatience.