S’il n’a pas été décisif lors de son entrée en jeu contre Nice, samedi, Folarin Balogun s’est montré tonique et laisse entrevoir un retour aux affaires prometteur. De bon augure en vue du sprint final.
L’accolade de la part de Breel Embolo à la 84e minute disait beaucoup de choses. Juste avant de voir son numéro 36 s’inscrire en leds rouges sur le tableau d’affichage du quatrième arbitre, indiquant qu’il était temps de laisser sa place à Aleksandr Golovin, le Suisse venait embrasser son compère de l’attaque, Folarin Balogun. Sept minutes plus tôt, l’international américain foulait de nouveau les terrains en compétition et elle signifiait alors la joie des retrouvailles. Deux minutes auparavant, à la 82e, le natif de New York manquait sa première occasion en ratant le cadre du but de Marcin Bulka et elle avait alors valeur de consolation. En un seul geste d’affection, il y avait comme un mélange de ces deux sentiments.
Les dernières minutes de Balogun avec le maillot à la diagonale semblaient avoir eu lieu il y a une éternité. Presque quatre mois, six, si l’on excepte un retour fin novembre écourté par une rechute sur la pelouse du Vélodrome le 1er décembre. Après une si longue absence, on pouvait se demander quel visage allait afficher l’attaquant et surtout s’il ressemblerait à celui d’avant sa blessure, entre septembre et octobre. Les premiers éléments de réponse sont rassurants. En quelques minutes à peine, on a revu tout ce qui composait le jeu de l’ancien Rémois. De la profondeur, de la vitesse et de la percussion, de l’engagement et du duel, de la maladresse un peu, un hors-jeu aussi. Ne manquaient que les buts, qui étaient restés au Centre de Performance de la Turbie, là où il venait de coller un triplé contre les U23 de Brighton en début de semaine.
Faire mieux devant le but
L’entrée de Balogun a été positive même si Adi Hütter a voulu mesurer les attentes et les espoirs qu’elle peut susciter : « Il s’entraîne avec nous depuis plusieurs jours et a joué avec le Groupe Élite cette semaine face à Brighton avec trois buts à la clé. Il est prêt à jouer mais après une aussi longue absence, nous devons lui donner du temps afin qu’il continue à progresser physiquement. » Dans ce domaine, le joueur formé à Arsenal a montré de bonnes choses, notamment face à des clients sur le plan athlétique. Il avait certes pour lui l’avantage de la fraîcheur et du tonus en fin de partie, face à une défense niçoise éprouvée à force de plier sous l’effet des vagues et du pressing monégasques. Son premier duel avec Ndayishimiye a été plutôt âpre, et il a réussi à le prendre de vitesse sur le second pour s’ouvrir le chemin du but. Il a aussi retrouvé de sensations en effaçant Sofiane Diop et en forçant l’ancien Monégasque à commettre une faute sur lui.
Le Balogun entrevu en cette soirée de derby semble correspondre point par point à celui qui commençait à enchaîner avant de se blesser au début de l’automne, et qui restait sur trois buts lors de ses quatre dernières apparitions. La bonne nouvelle est donc que celui en difficulté lors de son premier exercice sur le Rocher semble être assez loin. Mais il lui faudra quand même soigner son réalisme, à l’image de cette action ratée, où il y avait sans doute une touche de balle en trop et un tir encore un peu forcé qui a fini à côté. Avec seulement 25% de tirs cadrés en Ligue 1, Balogun affiche un bilan de moitié moins que celui de Mika Biereth (53,1%). Et cela finit par faire une grosse différence sur la production offensive de l’équipe.
L’association avec Biereth attendue avec impatience
Au niveau des statistiques, cela se voit aussi, puisqu’en marquant face à Nice, Biereth a déjà dépassé le total de buts inscrit par Balogun sous le maillot à la diagonale (12 contre 11). Si l’on dit souvent que seul on va plus vite mais qu’à deux on va plus loin, alors l’Américain de 23 ans a un avantage indéniable : celui de pouvoir composer avec n’importe quel autre attaquant de l’effectif. Sa capacité à prendre la profondeur est assez unique et ses qualités sont compatibles aussi bien avec Breel Embolo que George Ilenikhena ou Mika Biereth. Hütter a déjà testé l’association de Balogun avec les deux premiers, et ce dès le coup d’envoi, et on peut parier que celle avec le dernier ne tardera pas à être mise au banc d’essai dans un futur proche.
Car les deux compères se connaissent bien pour avoir évolué ensemble du côté d’Arsenal. L’attraction de cette fin de saison sera évidemment de voir cette association se retrouver sur le terrain cette fois sous le maillot monégasque. Adi Hütter aura eu la filouterie de nous faire patienter. Balogun aurait d’abord dû remplacer Embolo mais après le but de ce dernier, c’est finalement Biereth qui est sorti. Mais quelque chose nous dit que ce n’est que partie remise.