Pour ce sprint final, l’AS Monaco dispose de presque tout son effectif au complet. Offensivement, en tout cas, toutes les forces vives de l’ASM seront présentes pour affronter Brest ce samedi (19h).
Adi Hütter va pouvoir faire jouer la concurrence à plein sur ce sprint final. L’entraîneur de l’ASM est richement doté sur le plan offensif dans son effectif et les choix qu’il va devoir faire risquent de lui donner quelques migraines. Il y a bien sur les quatre attaquants dont il dispose, et le retour de Folarin Balogun, longuement absent après son opération de l’épaule gauche, mais il y a aussi les quatre meneurs de jeu.
« Je suis content que tout le monde soit de retour mais d’un autre côté, il est clair que certains peuvent perdre quelques minutes, a prévenu le technicien monégasque lors de la conférence de presse avant Brest. Je suis content que Golovin soit là, cela fait que nous avons Maghnes (Akliouche), Taki’ (Minamino) et Eliesse (Ben Seghir) à ce poste de numéro 10, sans oublier les quatre attaquants. J’aimerais que tout le monde joue mais ce n’est pas possible. »
Pour l’instant, Akliouche et Minamino se détachent sur cette fin de saison, alignés comme milieux offensifs sur les côtés, ce qui lui permet de faire jouer deux attaquants, et rendre ainsi service à Embolo et Biereth, plus à l’aise pour jouer à deux que seuls en pointe. Mais si les options se sont désormais multipliées, l’Autrichien devra prendre garde à ne pas se perdre sur le tableau noir.
Akliouche, au-dessus du lot
Sa saison avait démarré un peu lentement, le temps pour lui de digérer une absence de préparation et une cadence infernale avec les Jeux Olympiques durant l’été, l’international Espoirs a largement confirmé cette saison, après avoir explosé lors de la précédente. Il a surtout montré qu’il était capable d’évoluer au plus haut niveau européen, comme en témoignent ses prestations contre le Barça ou plus récemment contre Benfica, où il avait été aligné au poste de relayeur.
Bien que ce soit Mika Biereth qui affole actuellement les compteurs, c’est encore sur une inspiration géniale d’Akliouche que le destin du derby a basculé. Sa deuxième période face au Gym, où il a signé deux passes décisives, a été un condensé de tout le bien qu’il peut faire au collectif, entre subtilité et douceur technique, et abattage et dépouillement total, montrant son altruisme et sa capacité à prendre ses responsabilités.
Le médaillé d’argent des JO de Paris, qui devrait défendre les chances françaises lors du prochain Euro Espoirs, avant peut-être d’aller poursuivre sa carrière prometteuse sous d’autres cieux, pourrait quitter le Rocher en tentant d’aller chercher le titre honorifique de meilleur passeur en Ligue 1 sur cette saison. Actuellement à 8 (10 toutes compétitions confondues), il n’est qu’à une longueur de son coéquipier chez les Bleuets, Rayan Cherki. Un dernier objectif comme pour montrer la voie à suivre aux siens.
Minamino, fidèle à lui-même
Le Japonais a souvent cristallisé les critiques des supporters cette saison. En cause, un manque d’efficacité devant le but et une certaine maladresse ou certains mauvais choix dans les orientations de jeu. Il a traversé une période de mutisme qui a duré plusieurs mois, entre octobre et février, mais le carton face à Nantes (7-1, le 15 février) a marqué son retour aux affaires avec un but et deux passes décisives.
Depuis, Minamino reprend vie, avec des buts contre Lille, Benfica et Toulouse. « À l’image de l’équipe, il a connu une période difficile en début d’année, durant laquelle il s’est procuré de nombreuses opportunités mais sans avoir beaucoup de réussite, témoignait Hütter. Mais désormais, j’ai la sensation qu’il est de retour et qu’il a un gros impact, donc c’est très encourageant ! »
En plus de sa polyvalence, c’est surtout pour son apport dans le jeu que l’Autrichien lui accorde une aussi grande confiance : « Il est probablement l’un des meilleurs joueurs entre les lignes, complimentait Hütter au moment de l’annonce de la prolongation du Nippon. Il a toujours la bonne intuition sur son placement, il sait comment se situer pour utiliser au mieux les espaces avec ses appuis courts. Ce ne doit pas être facile de défendre face à lui, pour être honnête… »
Ben Seghir, rebond attendu
Il a démarré tambour battant, bien décidé à rattraper le temps perdu et une saison précédente quasi blanche (452 minutes), minée par les blessures. Mais le rendement de l’international marocain a nettement baissé depuis quelques mois. Ce n’est pas un secret, Hütter apprécie beaucoup Ben Seghir, et il l’a protégé publiquement à plusieurs reprises, encore fin mars dans L’Équipe : « Les attentes autour de lui sont parfois trop fortes. On doit être prudents. C’est sa première saison sans blessure, et il n’a que 20 ans. »
Il s’était fixé comme objectif le double-double (10 buts, 10 passes décisives) mais dans sa dynamique actuelle, il sera difficile d’aller le chercher, même s’il peut toujours atteindre les dix buts, puisqu’il est actuellement à neuf. Pour la première fois de la saison, contre Nice, il n’a pas participé à une rencontre. Il faut dire que sur ses dernières entrées, le jeune milieu offensif n’a pas forcément donné de bonnes raisons à son entraîneur de le faire sortir du banc. Ses dernières entrées n’ont rien apporté et l’envie ne semblait pas non plus être présente.
Golovin, un atout de plus dans la dernière ligne droite
Ce n’est pas son exercice le plus abouti, loin s’en faut. La faute en partie à des problèmes récurrents à une cheville et des pépins musculaires qui lui ont fait rater dix rencontres, soit un quart du nombre total de matches cette saison. Et son influence a aussi été largement moins forte au sein du collectif, en étant beaucoup moins décisif.
En 28 matches joués, il a inscrit trois buts et délivré une passe décisive, bien loin de son rendement des deux dernières saisons (8 buts, 7 passes en 2022-2023, 6 buts, 9 passes en 2023-2024), même si son temps de jeu total a drastiquement diminué (1792 minutes contre 3256 et 2335 sur les deux dernières saisons).
Aussi, le Russe a été un peu plus employé dans le cœur du jeu cette saison, lorsque les carences de l’effectif se faisaient sentir dans ce secteur, ce qui ne lui a pas non plus permis de trouver de la continuité dans ses performances. Mais si Hütter persiste avec son 4-4-2, il pourrait alors retrouver le couloir gauche avec deux soutiens : un finisseur en pleine bourre devant et un partenaire derrière lui, Caio Henrique, qui retrouve son niveau et avec lequel la complicité technique a déjà fait merveille.