Biereth : « Marquer autant, c’est une anomalie »

Arrivé cet hiver, Mika Biereth s’est rapidement imposé à la pointe de l’attaque monégasque. Loin des 30 millions clinquants dépensés pour l’arrivée de Folarin Balogun, le Danois a signé à l’AS Monaco pour une somme bien plus modeste : « 13 millions, dans le marché actuel, ce n’est pas dément comme prix, a admis le meilleur buteur de l’ASM dans L’Équipe. Quand un joueur arrive, tout le monde se demande combien il va marquer de buts. Marquer autant que je l’ai fait, c’est une anomalie. Mais on ne parle que d’une poignée de matches. Ce qui compte, c’est de réussir à me maintenir à ce niveau le plus longtemps possible. »

Concernant son adaptation, Biereth a forcément surpris, alors qu’il vient d’un championnat autrichien plus faible : « Je ne dirais pas que ç’a été facile. Comme attaquant, ce à quoi tu aspires, c’est d’avoir des opportunités de marquer des buts. Et c’est normal que dans une équipe telle que Monaco, avec autant de bons joueurs, il y en ait davantage. Ça oui, ça rend mon travail plus facile. Mais je reste un jeune joueur. Et vous avez dû voir sur certains matches qu’il y avait des défenseurs plus âgés, plus grands et plus forts que moi. Sur ces aspects-là, ç’a été compliqué. J’ai fait marcher ma tête pour éviter certains combats. »

« Pour un jeune, c’est un moment dangereux parce que ça peut te donner la sensation d’être sur le toit du monde »

Mika Biereth, à propos de sa réussite

Cela s’est notamment vu en Ligue des champions, où le buteur Danois a été en difficulté : « Je ne sais pas si le terme « limite » est adapté, mais je suis quelqu’un d’honnête : si les gens veulent dire que je n’ai pas été bon contre Benfica, c’est vrai. J’avais marqué quelques buts dans cette compétition avec Sturm Graz (2 en 6 matches) et je pense que j’y arriverai avec Monaco. La C1, c’est un autre niveau. Quand vous affrontez Nicolas Otamendi, qui est champion du monde, c’est difficile de faire mieux. Je dois continuer à apprendre. Je n’ai que 22 ans. »

De quoi lui permettre de garder les pieds sur terres : « Pour un jeune, c’est un moment dangereux parce que ça peut te donner la sensation d’être sur le toit du monde. Or, dans le foot, tout va très vite dans les deux sens. Oui, c’est bien d’être heureux, mais ne sois pas trop heureux non plus parce que tu ne sais pas comment se passera le prochain match. Marquer un triplé, c’est cool. Mais la joie dure une poignée d’heures, après, j’essaye d’aller dormir, et ensuite, c’est déjà le lendemain. C’est facile de garder les pieds sur terre. »

« Tout ce qui m’importe, c’est de marquer »

Obsédé par le but, Biereth a expliqué comment gérer l’échec : « Pour être honnête, j’essaye de faire en sorte de ne jamais en manquer, mais si c’est le cas, tu dois être prêt. Un bon exemple, c’est le derby contre Nice (2-1, le 29 mars). Je ne voulais pas manquer mon penalty, mais derrière, il reste 85 minutes. Si je bloque, il se passe quoi ? Je deviens inutile. Le fait d’avoir égalisé puis d’avoir été impliqué sur le second but, c’est ce qui te rend meilleur. Tu ne pourras jamais convertir 100 % de tes occasions, mais avoir la bonne mentalité te permettra de marquer le prochain. Ça, tu l’apprends avec l’âge et l’expérience. Quand tu es petit garçon, tu n’as qu’une envie, c’est de pleurer (rires). »

S’il a pu montrer dans le jeu qu’il était aussi capable de faire des passes décisives, cela le fait moins vibrer : « C’est un peu simpliste, mais quand je commence un match, je ne pense jamais à la manière dont je peux être impliqué dans le jeu. Tout ce qui m’importe, c’est de marquer. Si je n’y arrive pas, OK, c’est génial de pouvoir contribuer à aider, par une passe, par le pressing. Mais ma première idée est toujours de tirer. Après, si quelqu’un est mieux placé, il faut aussi savoir être intelligent, prendre la bonne décision. C’est ce qui s’est passé avec « Taki » contre Lille (1-2, le 22 février) et Toulouse (1-1, le 7 mars), mais ça ne me procure pas autant de plaisir qu’un but. Je ne veux pas compliquer les choses. Moi, c’est tout pour les buts. »

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